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#OlivierHadouchi LATE EPILOG Vers des rivages somnambules / Towards the somnambulist shores

mercredi 18 septembre 2013, par Olivier Hadouchi

[gris]C[/gris] omment conclure à propos de trajectoires, d’ébauches et de tentatives diverses qui n’aspirent à rien d’autre qu’à demeurer des processus ouverts, sans cesse en mouvement et inachevés ? Tentatives vaines, toutes réduites à néant ou à un prompt repli aux allures d’ajournement. Vers d’autres trajectoires inachevées, vestiges d’autres temps superposés, always out of joint, déconnectés dans l’immensité d’un parcours qui recommence, nouvelles lignes de fuite après quelques impasses sinueuses et indociles, tracés aux allures de gravures ou d’esquisses insolites.

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Lever du soleil sur le port d’Alger
© Juin 2013 Olivier Hadouchi

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[gris]M[/gris] iroirs de villes connues et appréciées ou inconnues et désirées (Istanbul, Montevideo, Santiago du Chili et de Cuba), susceptible d’éveiller une certaine curiosité (Mexico, Beyrouth, Buenos Aires), villes à demi oubliées ou redécouvertes (Alger, Berlin, Mende). Des rivages découverts, parfois étendus sur plusieurs dizaines et dizaines de kilomètres. Vers la maison où habite l’oubli ? Vers d’autres rives plus lointaines : des rivages somnambules.

« L’histoire n’est pas finie ». Ces caractères qui s’affichent en intertitres à la fin de L’aube des damnés (1965) d’Ahmed Rachedi, avec un commentaire écrit par Mouloud Mammeri, auteur notamment de L’opium et le bâton. D’ailleurs, sommes-nous déjà sortis d’un tel paradigme (l’opium et le bâton, la chimère manipulatrice pseudo dissuasive et le knout de la répression), dans un contexte où, plus que jamais, l’histoire n’est pas finie (malgré ses accents mélancoliques, cette sensation de dérive aux impulsions dépourvues de maîtrise, d’échappées souvent vaines et de faux semblants) ?

En me promenant dans le centre d’Alger (non visité depuis octobre 1989) avant de rejoindre ses hauteurs, quelques séquences d’un film ressurgissent, repassent en boucle en mode accéléré, ralenti, flash forward, pause. Tahia ya Didou de Mohammed Zinet. Montage accéléré, action painting (dixit Marion), jets de couleurs rouge et noire, flashs de lumière saccadée, déambulations brusques ou langoureuses, changement de rythme(s) comme dans une chanson populaire dans un café enfumé. Un film arraché au conformisme, à la bêtise et à l’oppression renouvelée, un chant poétique adressé à une ville, hymne à la liberté reconquise face aux pesanteurs d’ici et d’ailleurs, œuvre née de l’errance et de l’amitié. Des scènes et des séquences ressurgissent dans le désordre, repassent en boucle dans ma mémoire désormais presque apaisée, traversée de quelques soubresauts aux allures d’étoiles filantes. Je me garde bien de tenter d’interpréter ces images, préférant les laisser défiler et se superposer devant mes yeux, face à une baie immense au lever du jour, d’un autre jour au crépuscule, vers des rivages somnambules.


Olivier Hadouchi

Iconographie : photographies originales par l’auteur (2013).


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Voir en ligne : Rivages somnambules

P.-S.

Mohammed Zinet, Tahia ya Didou — 1971
(Alger insolite), La bande annonce :

Remerciements La baie d’Alger


Le film 1h 16’ 05" :
  (pour une meilleure qualité de l’image et son format se référer à la bande annonce)

Remerciements ArchivesNumCineDZ

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Si vous ne pouvez pas accéder aux vidéos, cliquez sur Youtube — en bas de leur fenêtre — et vous parviendrez à leur page respective.

Liens :

- http://nedjma-djazairiya.com/, web revue culturelle algérienne.

- filmalgerien.blogspot

- cineartistes.com

- Olivier Hadouchi, René Vautier, Algier und die anti-imperialistische Konstellation, octobre 2012.

- Ahmed Rachedi, L’aube des damnés (1965) - Youtube.

- Ahmed Rachedi, L’Opium et le Bâton (1969) - Youtube.

- Mouloud Mammeri @ fr.wikipedia.

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