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#PacômeThiellement Compte-rendu de L’Arbre Gnostique de Synésius | Note on Synesius’ treatise The Gnostic Tree

lundi 20 janvier 2014, par
Pacôme Thiellement (Auteur)
, Alfred Jarry, Michel Belisle (Author - Translator)


[ FR - ENG ]

Il s’agit d’un commentaire de Alfred Jarry pour La revue blanche du 15 novembre 1899, sur l’ouvrage de Léonce-Eugène-Joseph Fabre des Essarts, L’arbre gnostique, signé « Synésius (Fabre des Essarts) » [1], paru la même année [2]. Une sélection par Pacôme Thiellement.

This is a commentary by Alfred Jarry for La Revue blanche, issue of the 15th of November, 1899, on the work of Léonce-Eugène-Joseph Fabre des Essarts, The Gnostic Tree [3], signed “Synésius (Fabre des Essarts)” [4], published the same year  [5]. A selection by Pacôme Thiellement.



Compte-rendu de L’Arbre Gnostique
de Synésius (Fabre des Essarts)


I l a toujours été classique, pour battre en brèche telle ou telle religion, de lui opposer ce fait, qu’on retrouve dans chacune, avec peu de variantes, les mêmes mythes et les mêmes titres. N’est-ce pas, au contraire, une preuve qu’il existerait une religion absolue, dont les autres ne seraient que des facettes incomplètes et déformées ?
Synésius, patriarche gnostique, expose, avec un art lumineux et plausible, que cette religion-là ne serait autre que la Gnose, de qui le signe sacré, le T, était déjà gravé sur des crânes à l’époque néolithique.
La Gnose, comme on sait, est la Connaissance par excellence, ou la connaissance des trois mondes, divin, spirituel et hylique. C’est la doctrine chrétienne ésotérique.
Son originalité consiste surtout en son explication du mal terrestre : ce monde où nous vivons ne serait pas l’œuvre du Père infini, de l’Abyme, mais de la plus inférieure intelligence du divin Plérôme, le Démiurge. Le Christ n’est pas venu accomplir l’ancienne loi de Jéhovah le Démiurge, mais l’abolir. Toutes les religions adorent le Démiurge ; la gnostique : Dieu.

Alfred Jarry
Note de lecture
parue dans La revue blanche du 15 novembre 1900 [6]


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Alfred Jarry par / by Félix Vallotton
Pour La revue blanche (début 1901). Source CC wikimedia
For La Revue Blanche (early 1901). Source CC wikimedia


[ FR - ENG ]



Note on Synesius (Fabre des Essarts)’s Treatise

The Gnostic Tree


I t has always been commonplace in order to dispel this or that religion to oppose this fact, found within each one with some variations, that they all bare the same myths and the same entitlements. Would that be, on the other hand, a proof that there would exist an absolute religion, from which the others derived and only be incomplete and distorted representations ?
Synesius, the Gnostic patriarch, masterfully sets forth that this religion is none other than the Gnosis, of which the sacred sign, T, was found engraved on skulls in the Neolithic period. Gnosis, as we know, is the knowledge par excellence, or knowledge of the three worlds, the divine, the spiritual, and the hylic. This is the esoteric Christian doctrine.
Its originality consists mainly of the explanation of earthly evil : this world we live in is not the work of the Infinite Father, the Abyss, but that of the lowest intelligence of the divine Pleroma, the Demiurge. Christ did not come to fulfill an ancient law of Jehovah the Demiurge, but to abolish it. All religions worship the Demiurge, but the Gnostic worships God.

Alfred Jarry
Reading Note, published in
La Revue Blanche,
issue of the 15th of November, 1900
 [7].


P.-S.

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Notes

[1] Ndlr : Poète symboliste et publiciste avant-gardiste français, occultiste, des Essarts est un des théoriciens de la Gnose et du Christianisme ésotérique, également poète phalanstérien engagé dans le courant fourieriste (voir l’article bio-bibliographique dans le site charlesfourier.fr). On remarque un rapport critique entre son nom et celui du principal personnage du roman expérimental À Rebours de Joris-Karl Huysmans, paru en 1848 : Jean des Esseintes.

[2] Ndlr : L’ouvrage L’arbre gnostique, par Synésius (des Essarts), publié en 1899 à Paris, dans la Petite Bibliothèque Gnostique de La Librairie Chamuel, est librement accessible dans le site Gallica.

[3] i.e. “The Tree of Gnosis”.

[4] Editor’s note : French symbolist poet and avant-garde publicist, and also occultist, des Essart is one of the theoreticians of Gnosticism and esoteric Christianity. He was also a phalansterian poet engaged in the Fourier current (see the bio-bibliographical section on the web site charlesfourier.frcharlesfourier.fr). A critical relationship is to be noted between his name and that of the main character of the experimental novel A Rebours (Down There) by Joris-Karl Huysmans, published in 1848 : Jean des Esseintes.

[5] Editor’s note : The book The Gnostic Tree, by Synesius (des Essarts), published in 1899 in Paris, in the “Petite bibliothèque gnostique” (Little Gnostic Library) of the Chamuel bookstore (as publisher) is freely accessible on the Gallica site.

[6] Ndlr : Sur les commentaires de Alfred Jarry dans La revue blanche, on peut se reporter à l’ouvrage Alfred Jarry à la Revue blanche : l’intense originalité d’une critique littéraire, de Matthieu Gosztola, paru aux éditions L’Harmattan, dans la collection « Espaces littéraires », (Paris, 2013).
Quant à La Revue blanche, revue bi-mensuelle fondée à Liège en 1889 et dirigée par les frères Natanson, puis à Paris de 1901 à 1903 (date à laquelle le fonds fut repris par Fasquelle), on trouve la collection compilée en l’état scanné du fac-simile réédité à Genève chez Slatkine Reprints, en 1968, librement accessible (page par page) dans le site Gallica.

[7] Editor’s note : About the comments of Alfred Jarry in La Revue Blanche, one can refer to the book Alfred Jarry à la Revue Blanche : l’intense originalité d’une critique littéraire (Alfred Jarry in La Revue Blanche : The Intense Originality of a Literary Critic) by Matthew Gosztola, published by L’ Harmattan, in the collection “Espaces littéraires” (Literary spaces), (Paris, 2013).
As for La Revue Blanche, a bi-monthly literary review, initially founded in Liege in 1889 and led by the Natanson brothers, then in Paris from 1901 to 1903 (when the collection was taken over by Fasquelle), a compiling of the scanned facsimile reprinted by Slatkine Reprints, in Geneva, in 1968, can be found freely available (page by page) on the Gallica site.

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