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Pourquoi Villon aujourd’hui ?

dimanche 3 juillet 2011, par Aliette G. Certhoux

Présentation contextuelle des Poésies de François Villon, à l’occasion de la re-publication de l’archive numérisée intégrale, dans La RdR, le 21 juin 2011.

Pourquoi Villon aujourd’hui ?

Parce qu’en ces deux temps une semblable intolérance rigide de l’organisation, de la production et du partage limité des moyens de subsistance, (en dépit de l’entropie de l’industrialisation et du conditionnement), cadrés par la normalisation de la société globale et ses diffusion et distribution régionales, plongent aujourd’hui dans la même incertitude qu’au moment des obscurantismes pré-nationaux, en conditionnant l’engagement de penser et de vivre contre le désir d’exister des individus... les gens vivent au défaut de leurs droits qui n’en sont plus, parmi lesquels la perte de l’accès égal à la mémoire collective de la culture, comme savoir social. Église pour église, dogme pour dogme, conformisme pour conformisme, censure pour autocensure, rareté sociale de la monnaie, vie nue, disparition de l’éthique à l’horizon de la morale : lire l’intégrale de Villon sur le désespoir contextuel jouant contre l’édification individuelle, et sa biographie poétique exemplaire de l’émergence au grand dam de l’impossible réduction imposée à l’existence, arment l’esprit sur les raisons vitales de trouver les chemins singuliers du renouvellement d’exister passionnément en société, et d’en créer l’objet urgent plutôt que la reproduction des contraintes à la délinquance.

En instruisant la critique de la société par le rapport symbolique à la mort et au mal, contestation radicale de l’administration de la vie par le pouvoir, ce que les régions traditionnelles de la zone euro, puisqu’il n’y a d’Europe que celle-ci, ont dû à la survivance de la poésie, dans les moments de grande rupture des significations du monde, est incommensurable. Le succès des poètes voyants a toujours été incontesté en leur temps, leur gloire fut-elle contre les règles en vigueur. À voir le désintérêt du pouvoir et du public face à la création critique aujourd’hui, il y a de quoi se poser des questions sur le changement subi : et si ce que nous connaissons en France après la perte de l’essai et de la création révolutionnaire à la fin du XXe siècle n’était pas un renouvellement des structures et du sens, mais l’abolition du sens par l’abolition radicale de l’histoire, dont nous réaliserions les effets retard loi par loi, règlement par règlement, qui apparaissent de l’égalisation européenne et de la mondialisation à l’égide des organisations supra-nationales, au-delà des démocraties, comme les intellectuels les plus pertinents de l’après-guerre l’avaient informé à l’issue du nazisme ?
Mais, pourrions-nous dire, c’est l’histoire des formes, (puis le recyclage des formes symboliques dans les signes multiples du design), qui a épuisé le potentiel de renouvellement émergent de la forme. Tout serait dit et formellement dit. Dont acte. La perte du symbolique serait-elle immémoriale ?
Et si la vénalité des allocations publiques aux arts avait compris paradoxalement de rendre amorphes les artistes orphelins de l’avant-gardisme historique, le jour où ils seraient orphelins de leur seconde certitude, le retrait des aides les laissant dépourvus de leur portion congrue, ressource personnelle tirée de leur activité qu’ils purent croire à tort éternellement acquise pour le bien public ? Mieux que l’aide le retrait pour les soumettre.
De tout autre temps, l’œuvre individuelle des auteurs fut réalisée en marge de leur activité pour se procurer des ressources, sauf d’immenses artistes de la commande institutionnelle ou des galeries, ou les bêtes d’édition des bestsellers ou des feuilletons et/ou romans en série. Au fond, ceux qui depuis 1981 auraient pu vivre matériellement de quelques miettes conquises dossier par dossier, à coup de soutien solidaire en réseau, ils auraient été bien enfermés. En existe-t-il d’autres au dehors ? Difficile de penser ailleurs depuis ce temps, si ce n’était dans l’infra-hiérarchie du revenu et du réseau.
Cependant, la libération de l’asservissement à l’horizon de la disparition des libertés fondamentales — y compris de vendre ses productions propres — ne pourra pas leur rendre la voix, pour autant qu’ils redeviendraient autonomes, car il y a un fait nouveau : pendant qu’ils étaient occupés à gagner leur vie allocataire, ils n’ont pas agi vigoureusement contre la déperdition du droit de s’exprimer contradictoirement de la tendance, car ils confondaient leur droit aidé avec la liberté tout court ; et ils ont foncé dans la défense illusoire du droit d’auteur — sauf les activistes et artistes du Libre — sans compter qu’à peu de succès il ne leur en reviendrait rien, du moins rien à la plupart des auteurs, que cela aiderait les vecteurs à payer leurs stars et leurs artistes institués, leurs partenaires sociaux intégrés, et leurs bureaucrates. Et ils oublièrent que leur unanimité relative — mais réelle et les silences étant des consentements — les priverait de tout accès à l’innovation, sinon par des chemins balisés qu’ils cautionneraient pour une oligarchie minable du bas en haut, mais qui les exclurait du rapport lucratif une fois les allocations révoquées, quand la bise soufflant plus fort que tout en aurait effacé les tracés. Même si la brise n’avait pas été un souffle doré du moins avait-elle été la brise. Ce que monsieur le ministre de la culture français appelle "les œuvres orphelines" ne sont autre que le justificatif de son propre système par l’exception diffuse des retombées en don de la part des productifs alimentant les copyrights autant que de ceux qui n’en revendiquent pas, le hasard de l’énergie et le sang symboliques de l’innovation.
2011 : l’exception culturelle française des quotas de la diffusion pour sauver la production locale dans les années 90 est aujourd’hui réduite au droit d’auteur vectoral, loin de la production. Mais elle a réussi à multiplier les vecteurs commerciaux de l’exploitation des droits, grâce au consentement des institutions conventionnelles du droit d’auteur, et même à leur participation servile, dans tous les domaines qui ont gagné l’Europe de Bruxelles. Au point que des éditeurs qui ne rééditent pas des livres contre leur obligation contractuelle, à l’égard d’un auteur ou des ayants-droit, puissent concevoir de facturer l’autorisation d’en reproduire quelques pages : tenir les droits et les exploiter abstraitement coûte moins cher que publier, et le résultat concret de la disparition simultanée du produit et de la rareté sociale de l’argent de l’échange est la privation d’accès à l’information de la culture, faute de réalité en circulation ; ou mieux encore, plutôt qu’exploiter un produit inexistant, interdire l’accès à un produit existant : tel le film Popeye, ("Popeye et compagnie"), de Robert Altman, qu’un changement de distributeur des DVD, qui ne l’a rendu inaccessible en aucun endroit d’Europe sauf en France, y compris l’achat depuis une librairie "amazon" européenne (UK, par exemple) où il est disponible et/ou en stock, et qui se charge pourtant de le faire expédier dans tous les pays européens, porte au registre de l’absence la citation de notre beau pays des libertés perdues, l’exception du pays de l’exception culturelle... un contentieux de la singularité française entre ce distributeur et un monopole local privé empêchent désormais l’accès commercial à ce produit culturel international et lequel, n’étant pas attribué aux chefs d’œuvre de son auteur, ne réapparaît pas davantage dans la programmation des archives cinématographiques, ce qui est commode dans la situation contentieuse — autre effet de la disparition.
L’Europe qui ne doit plus rien d’autre à la France, qui lui a sacrifié jusqu’à sa démocratie (la réponse négative du référendum à la lecture du traité constitutionnel) est conquise, et même un lobbying aux USA, où fut créé autrefois l’internet public.
En France, la pire des récessions de l’activité accroissant celle de l’industrie poursuit de s’accroître, à cause des règlements régionaux, dans tous les champs disciplinaires et sociaux de la production, de l’information, et de la communication.
Les budgets publics des arts et de la culture furent toujours au premier plan des actions politiques de droite comme de gauche en modernité (depuis les Lumières), comme en postmodernité. Ce fut le signe de l’excellence républicaine (équipements compris) comme des grandes démocraties (communication comprise) mais aussi celui de l’exemplarité fasciste.
Le grand label de l’été 2011 c’est que chaque État-nation composant l’entité européenne (dont on voit de plus en plus qu’elle n’intéresse de façon active et stable qu’un ou deux pays dans leur intérêt), mais pas seulement en Europe, puisque le Brésil par exemple s’y met aussi bien (considérant comme un luxe de poursuivre dans l’art contemporain quand il y a tant besoin d’agent social), résilie ces budgets en tout état de cause du développement artistique des arts numériques, sans aucun état d’âme sur la question de la part maudite collective, sans laquelle il n’y a pas de sens en commun. [1] Au contraire, cette récession, après un épisode d’inflation certaine de la culture cachant le nihilisme social des collectivités publiques appauvries par les pactes globaux, a fermé en dix ans la libre expression acquise au long des siècles de lutte. C’est d’autant plus remarquable qu’il s’agit des derniers budgets publics à avoir résisté aux compressions de la privatisation, en marge de la gloire de la stabilité de la monnaie qui ne supportera donc désormais que la part de potlatch de l’aventurisme financier, ce "grand casino" qui gère la vie nue des citoyens du monde externalisés de leurs propre statut.
On se dit aujourd’hui que la culture on s’en fiche, il n’y a que "l’agriculture" du marché qui éradique la différence. Il suffit de voir les clips promotionnels de la soi-disant défense de la création par la loi Hadopi, et le genre de produit pour population impensable sinon en nombre de réflexes, pour s’en convaincre. Comment les acteurs de la vie en commun vont-ils réagir ?
Si le pouvoir ouvert du marché cautionné par le développement exclusif et illimité de la valeur financière ne trouve sa contrepartie sociale que dans l’enfermement de la monnaie, le rétrécissement des libertés civiques, et l’assignation des individus à résidence, en supprimant le champ autorisé de leur expression contre les axes extra-démocratiques, qui demeurent les seuls champs concrets exécutifs de la décision, face à la guerre matérielle (doublement symbolique de la guerre à la vie des populations, protagonistes et supporters) : retourner à l’histoire ancienne aujourd’hui n’est pas un repli sur le passé mais une recherche cognitive sur ce qui précède le bombardement dont nous sommes sujet.

Donc Villon l’insoumis, quand enseigner à l’université c’est être clerc parmi les chanoines, donc scolastique soumis à cette pensée prescrite par l’église, ce qui confère l’univers de la libre pensée ou de la pensée critique à la vocation d’être suspecte — et répréhensible, — disons diabolique ou diabolisée, et à plus forte raison la poésie vouée aux bateleurs, "profanes" au sens strict du terme, c’est-à-dire dans la profanation religieuse, et par conséquent au ban de l’établissement social religieux et administratif. Plusieurs siècles après, Molière, pour les mêmes raison, n’eut pas droit à une sépulture religieuse.
Un clerc poète se vouait à sa perte, il était interdit d’enseignement où devait s’y livrer en toute duplicité d’être en même temps clandestinement ou secrètement poète (d’où peut-être les trois noms que l’on connaît à Villon). Commettre le mal de se livrer à l’écriture poétique comme profanation de l’enseignement intégriste du dogme, plutôt que le crime organisé, telle serait la cause de l’arrestation qui traumatisa de Villon alors qu’il n’avait commis aucun délit crapuleux, lorsqu’il fut incarcéré à la requête de l’Évêque d’Orléans au début de l’été 1461, comme il suivait une troupe de bateleurs rencontrés à la cour de Charles d’Orléans. C’était l’année de la mort de Charles VII, lors de son passage à Mehun-sur-Yèvres, près de Bourges, où résidait le grand commerçant dont il avait fait son grand argentier, Jacques Cœur. Le poète enfermé à Meung-sur-Loire ne put recevoir l’aide royale attendue, comme il était d’usage que les rois de passage à Meung y accomplissent la grâce, du moins recevra-t-il l’aide du roi suivant, louis XI, qu’il attendra jusqu’au mois d’octobre.
Écrire dans le passage à l’acte du mal social, parce que l’acte poétique lui-même est considéré comme un passage à l’acte du mal spirituel, cela explique sans doute pourquoi ce fut au fil des étapes consommées de sa malédiction que Villon chaque fois put écrire, et seulement pendant ou juste après ces moment là, et aussi pourquoi ayant atteint les limites de ses capacités de résistance à la répression, après avoir été torturé et sauvé in extremis de la pendaison, il cessa purement et simplement d’écrire. Comme Rimbaud après qu’il ait été victime du coup de feu de Verlaine, au terme d’une violente dispute aux extrêmes de leur opposition existentielle, sur la vie et sur la poésie elle-même ; la plupart de ses œuvres publiées ultérieurement (a fortiori celles détenues par Verlaine) furent probablement écrites auparavant.
Villon, entre gagner sa vie en tant que clerc, ou voler pour survivre en tant que poète, a créé son premier poème sur le dualisme ; on peut l’entendre comme une transcription de l’ambivalence dans laquelle il se trouvait faisant face à la situation du savoir enseigné et d’en vivre certainement d’un côté, et de l’autre, à l’inspiration du désir comme expérience de la connaissance par l’aventure de la vie qui donne lieu à la création, qui le divisaient dans le contexte de ses contemporains, ordonnés prioritairement par l’église et/ou par les armes, sinon par les sentiments, ou encore par le sexe interdit et l’alcool. Ce fut donc plus fort que lui. Ce n’est qu’incidemment s’il nous paraît à voir avec Rimbaud et Sade plutôt qu’avec Prévert, mais certainement avec Rimbaud plutôt qu’avec Baudelaire, parce que l’aventure vivante du voyage et la fugue comme l’intensité de la vie extrême, pas nécessairement recherchée pour elle-même par l’effet d’une perversion, furent aussi de ses recours.
La première publication de ses œuvres en 1489 n’était déjà qu’un tissu de révision, édifiant l’auteur autobiographique en critique du franchissement de la morale (il n’y a qu’à lire les commentaires de l’iconographie originale, exploitant à d’autres fins les versets autobiographiques et la mélancolie de l’auteur, mais au moins il ne fut pas interdit comme le fut Baudelaire). Il n’est même plus informé actuellement dans les sources publiques officielles, en France, que Villon ne soit pas mort le jour où il disparut définitivement de Paris, soit trois jours plus tard que sa libération de la prison du châtelet le 5 janvier 1463, conformément au respect du délai donné par le tribunal pour quitter la ville. Par là il cessa d’écrire, ou du moins sous un nom qu’on lui connaîtrait, sauf à avoir conclu ultérieurement Le Testament, où il est question d’un bannissement de Paris, et s’il mourut probablement bien plus tard, c’est seulement explicite dans l’Encyclopedia Britannica qu’il conviendrait que les enfants des écoles françaises puissent consulter pour l’apprendre, alors qu’ils ne savent pas encore lire l’anglais.
C’est au libraire Pierre Levet à Paris (qui s’associera en 1505 avec l’imprimeur Renouard) que l’on doit cette première édition connue des œuvres de François de Montcorbier, et/ou François des Loges, signé François Villon, — par loyauté envers son éducateur adoptif, — en 1489, la presse à bras juste sortie de son stade expérimental étant devenue exploitable après la publication de la Bible par Gutenberg en 1454, et peut-être l’année même de la mort de Villon, ou juste après. En tous cas, certains des manuscrits de Villon seraient parvenus à l’éditeur au-delà des dates officielles du départ de leur auteur, puisqu’il n’aurait terminé Le Testament qu’ultérieurement (d’après les indications biographiques déchiffrables dans les vers). La même année qu’il publie Villon l’éditeur libraire Levet particulièrement dynamique en matière des auteurs profanes publie les œuvres de Pierre Pathelin (Maître Pathelin). Après quelques rééditions de la publication de Villon dressée par Levet, au cours des décennies suivantes, considérées par les exégètes comme présentant de plus en plus d’erreurs, la version critique depuis laquelle travailleront ceux qui feront parvenir Villon jusqu’à nos jours est celle du poète Clément Marot, en charge et à la requête du roi François 1er, en 1533. L’édition moderne définitive serait celle de A. Longnon (1892), ultime correction de plusieurs rééditions de la source de Clément Marot au long des siècles. Celle qui fait référence en France est la version numérisée présentée par la bibliothèque nationale dans le site gallica.fr, et reproduite dans wikisources, éditée et rééditée plusieurs fois par le libraire éditeur Lemerre dans les années 1870, à Paris, mise à jour par Pierre Jannet d’après une édition préparée au siècle précédent par l’académicien Bernard de La Monnoye (1641-1728), et dont la préface donne le plus grand nombre de précisions biographiques crédibles en termes de recherche.
François Villon, Charles d’Orléans, Henri Baude, Poésies : ce livre virtuel est scanné d’un ouvrage publié en 1900 par l’éditeur Jean Gillequin et Cie à Paris, qui a été archivé et mis à la disposition de la numérisation publique par la bibliothèque de l’université d’Ottawa, Canada. Il contient entre autre la plupart des œuvres connues de François Villon, notamment Le lais ou Le petit Testament (titre attribué au Lais dans l’édition de Clément Marot), qui aurait été écrit en 1456 — soit 40 strophes en vers considérées par certains comme un poème autobiographique et par d’autres comme un poème autofictionnel, — et Le Testament dit Le Grand Testament (titre attribué à la partie du Testament dans l’édition de Clément Marot), en partie également autobiographique, qui regroupe un cycle écrit depuis Noël 1461 pendant l’année 1462, avec des ballades écrites antérieurement — ou postérieurement ? Bien qu’on lui prête d’avoir cessé d’écrire après ledit 5 janvier 1463, date de son départ de Paris pour cause du bannissement prononcé par le Parlement, commuant sa condamnation à l’étranglement et à la pendaison, afin de le sauver. À une époque où il n’était pas si malaisé de voyager qu’on l’imagine, même chez les moins fortunés, en marchant et/ou en hélant et grâce à l’hospitalité des religieux, et concernant les poètes ou les intellectuels pour rejoindre les Cours des lignées royales installées en province non loin de Paris, Villon, qui connaissait déjà la vallée de la Loire, aurait également navigué pour traverser la Manche, afin de rejoindre la Cour d’Angleterre. [2] Il se serait aussi rendu en Belgique, en Flandres, (sur la route de l’Angleterre) puis de nouveau en France, pour aller finalement finir ses jours dans le Poitou, où il aurait trouvé un abbé protecteur, auprès duquel il aurait organisé avec une troupe de théâtre des petites représentations théâtrales religieuses en extérieur, dialoguées, — donc il aurait écrit pour le théâtre, — dites Mystères (genre devenu en vogue en Angleterre au XVe siècle). Du moins est-ce ce que Rabelais laisse entendre, un peu moins de cent ans après, soulevant l’attention par le titre du chapitre XIII de son Quart livre — en français moderne : "Comment, à l’exemple de maître François Villon, le seigneur de Basché loue ses gens". [3]

Il est possible et triste que prochainement dans le cadre de la régionalisation du net nous n’ayons plus accès à ce genre de service public international, gratuit sur Internet, même s’agissant des œuvres et des éditions tombées dans le domaine public, qui sont rendues disponibles dans le cadre d’un travail de numérisation remarquable et libre de droits de reproduction, fort de ses liens relais. Mais le contraire joyeux est aussi possible, car demain est un autre jour.

Aliette Guibert Certhoux

Voir en ligne : François Villon, Poésies. De la poésie et du chaos. @ La RdR.

P.-S.

En logo, présentation de La ballade des pendus dans l’édition de 1500, parmi les images de l’ouvrage citées dans l’article François Villon et sa poésie, la tombe de François Villon, les coquillards – et les coquillardes – de François Villon… de Olivier Mathieu dit Robert Pioche. Voici l’image du logo en plus grand format :

Notes

[1] Sur la suppression actuelle des budgets de l’art contemporain expérimental et numérique et les nouvelles limitations des réseaux sociaux et du web public, lire les archives des listes interactives (anglophones) "Spectre", en mai et juin, ainsi que "nettime-l", en mai et juin, 2011.

[2] Dans le chapitre LXVII du Quart Livre, Rabelais évoque la présence du poète à la Cour du roi d’Angleterre Édouard V auprès duquel il se serait rendu en premier lieu : "[...] Autre exemple : le roi Edouard V. Maître François Villon, banni de France, s’était retiré près de lui. Il l’avait reçu en si grande familiarité qu’il ne lui cachait rien des menues affaires de sa maison. [...]", Rabelais, Œuvres complètes, adaptées au français moderne par Maurice Rat, illustrées par Yves Brayer, édité pour l’Union latine d’édition par le Club bibliophile de France, Paris, 1947 ; t.3, chap. LXVII, p.139. En 1873, Pierre Jannet, dans sa Mise à jour de l’édition précédente préparée par La Monnoye, remarque sans infirmer ni confirmer pour autant l’hypothèse de Rabelais (qu’il s’agît d’une référence historique ou d’une fiction de l’histoire), qu’il pourrait difficilement s’agir d’Édouard V, celui-ci n’ayant pas régné avant 1483 et pour être déposé presque aussitôt, mais probablement de son père : Édouard IV, qui régna jusqu’à cette date.

[3] "[...] Maître François Villon, sur ses vieux jours, se retira à Sain-Maixent en Poitou, sous la faveur d’un homme de bien, abbé du dit lieu. Là, pour donner un passe-temps au peuple, il entreprit de faire jouer la Passion en gestes et en langage poitevin.[...]" Rabelais, Œuvres complètes, adaptées au français moderne par Maurice Rat, illustrées par Yves Brayer, édité pour l’Union latine d’édition par le Club bibliophile de France, Paris, 1947 ; t.2, chap. XIII, p.259.

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