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SYRIE : MAINTENANT LA VÉRITÉ APPARAÎT

mercredi 10 juin 2015

Il s’agit de la traduction inédite d’un article de Seumas Milne sur le rôle des États-Unis dans le chaos syrien, notamment l’imortation de la violence brutale des milices sous l’égide des escadrons de la mort expérimentés dans les sales guerres en Amérique du Sud. L’article original a paru dans The Guardian du 3 juin, dans la rubrique Comment is free. Voici la préface de la version française par Louise Desrenards :

« Fractures de la Syrie, de l’Irak, du Liban, du Yémen. L’entêtement de vouloir destituer Assad offert aux forces de l’opposition armée syrienne par les puissances qui y trouvaient leur compte — et lequel — a fait long feu depuis 2011.
Ce radicalisme absolu déniant toute négociation possible a mené le cortège des destructions sous couvert d’un leurre, celui d’une maturation progressive des conditions de la fin de partie (l’exigence irréductible du départ d’Assad — de surcroît considéré comme un des avant-postes de la présence russe à abattre au Moyen Orient ; car le problème continental actuel n’est pas tant les Chiites que la Russie). La partie s’achève, la Syrie est en miettes, peuples et pierres, partitionnée de fait — occupée à plus de 50% et déjà en partie repeuplée avec des déplacés et/ou des immigrés de la diaspora islamique nationaliste.
Depuis le 3 juin, un haut militaire israélien annonce que les pertes humaines du Hezbollah libanais, venu depuis deux ans renforcer les rangs décimés de l’armée du régime, sont plus lourdes qu’imaginées et que l’armée syrienne n’existe plus. Mais les bombes les obus de mortiers et les roquettes continuent de faire rage entre tous, et si l’on parle toujours d’Assad c’est qu’il est à sauver en sauvant un lambeau symbolique de la nation, serait-elle en voie d’extinction, autant nécessaire pour encore justifier la poursuite de la guerre que pour l’arrêter ; il réquisitionne la jeunesse et les réservistes de la région de Lattaquié et l’Iran, prenant le relais, envoie des milliers de volontaires sous son commandement pour sauver Damas et le cœur du pays alaouite.
Tout de même, chacun montre ses cartes : elles sont toutes ou presque toutes à double face. Les rencontres au sommet des forces d’opposition se multiplient contradictoirement, après Astana sous les auspices russes silencieux en mai, c’est maintenant Le Caire sous les auspices américains silencieux, en juin. La différence étant que les Russes soient théoriquement sensés encourager les démarches vers la paix, car ils ne posent pas d’exclusive (mais certains participants demeurent à en poser notamment sur la présence des milices étrangères), tandis qu’à l’inverse les américains encouragent plutôt la conquête (avec certaines réserves opposables à certaines exigences).
Mais tout cela revient sensiblement au même, comme il y a partout des leviers de blocage, et cependant la guerre se poursuit sur tous les fronts non unifiés du Moyen Orient et de la Péninsule arabique, où les nouvelles puissances de domination par la guerre se révèlent.
Ce sont des changements plus profonds qu’on n’aurait pu le croire et les positions larmoyantes des justes causes sont prescrites. Peut-être une rupture objective de civilisation (en miroir des ruptures de l’occidentale, déchiffrables à distance des métropoles, dans la disparition d’une cohérence multi-millénaire de ses sources moyen-orientales), engagée non loin dans l’entropie des contradictions et des dogmes sur le terrain d’une guerre multiple et nourrie de toutes parts, où aucune vie référant au passé ne pourrait avoir d’existence. Entre djihad et colonies de nouveau peuplement dans les villes ruinées, désertées sous l’effet de la terreur et de la mort, comment en est-on arrivé là ? Quels États résulteront de l’effondrement des nations, quelles populations gouverneront-ils, sous quelles lois, et dans quelles frontières ? Et forcément, dans ce cas, on pense à la violence aléatoire et à l’instabilité perpétuelle dans lesquelles est maintenant installée la Libye, mais sur un territoire beaucoup plus intriqué et vaste au Moyen Orient... (L. D.) »

L’article présenté, « Comment les États-Unis ont alimenté l’émergence d’ISIS en Syrie et en Irak », traduit en français du texte original « Now the truth emerges : how the US fuelled the rise of Isis in Syria and Iraq », est en ligne et librement accessible dans La revue des Ressources à ce lien :

http://www.larevuedesressources.org/comment-les-etats-unis-ont-alimente-l-emergence-d-isis-en-syrie-et-en-irak,2817.html

[ En logo, Seumas Milne prend la parole lors de la marche sur le parlement britannique organisée par le mouvement Occupy LSX, le 5 novembre 2011. Photographie © 2011 Peter Marshall mylondondiary.co.uk ]


The foreword into English may be something as (please correct it in anycase) :

Fractures of Syria, Iraq, the Lebanon, the Yemen. The stubbornness to want push Assad outside of power which is offered to forces of Syrian armed opposition by the powers which have found there some benefit - and what cause - since 2011 has now failed. This absolute radicalism denying any possible negotiation led the procession of the destructions under the cover of a decoy, that of a progressive maturation of the conditions of the end of part (the inflexible requirement of the departure of Assad - besides considered as an outpost, although declining, of the Russian influence having to be pulled out from the Middle East ; because the current continental problem can be Russia rather than Shiites). The party is ending, Syria is in crumbs, as peoples and as stones, ready to the de facto partition - occupied to more than 50 % and already partially repopulated with the uncalled-for and/or immigrants of the nationalist Islamic Diaspora. Since June 3rd, one Israeli General has announced that the human losses of Lebanese Hezbollah, having strengthened the decimated ranks of the regime army, are heavier than they have imagined and that the Syrian army does not exist any more. But bombs, mortar shells, and rockets continue to rage between all, and if we always speak about Assad it is that must be saved his life to save a tiny symbolic scrap of the nation, even to agonize, a significative condition as well to justify the continuation of the war but as well to stop it ; he requisitions the youth and the reservists of the region of Latakia, and Iran takes over by sending thousands of volunteers under its direction—the legal and material existence of Damascus on to be saving and as well the heart of the Alawi country. At the time when each one shows the cards : all the same they are all or almost all in double face. The summit meetings of the strengths of opposition multiply contradictorily, after Astana under the Russian silent auspices in May, the turn is in Cairo under the silent American auspices, in June. The difference being that the Russians are in theory well situated to encourage the steps towards the peace, what explains that they do not call for an exclusive item (but some participants remain to put an exclusion in particular on the presence of the foreign militias), whereas on the contrary the Americans encourage rather the conquest (with certain opposable reserves to certain requirements). But all this returns appreciably to the same, as there are everywhere levers of blocking, and however the war continues on all the fronts of geopolitical divide and geostrategical in the Middle East and in the Arabian Peninsula, where the new powers of domination by the war are showing themselves. This is the war of the double bind in real time. It is deeper changes that we would have been able to believe it and the tearful statements of the just causes are overtaken by the mortication. Maybe a fracture objectifies of civilization (in mirror of the fractures of the values and objects of the western civilization, remote of our metropolises but not far to take a form of evidence, decipherable in the disappearance of the multi-millenial reset of coherence from our middle-eastern source of knowledge), into the invasive entropy of the dogmas and unsolved contradictions from the binary worlds. Where no life referring to the past could have existence. Between Jihad and new settlements in the abandoned ruined cities, as a result of terror and death, how did we get into coming here ? What onto emergent statements and annexions or seizures resulting from the collapse of nations, not to say about populations they will govern, under what laws and under which regional borders ? And inevitably, in this case, we think to random violence and perpetual instability which is now installed in Libya, but on a much more intricate and vast territory in the Middle East ... (LD)

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