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#OlivierHadouchi Nicole Brenez regarding Jocelyn Saab - The Situation and The Courage / Jocelyne Saab : La situation et le courage

mercredi 10 avril 2013, par Louis-Georges Schwartz , Nicole Brenez


The more terrible the situation, the greater was the courage.”
Louise Michel, La commune : history and memories (1898). [ ]


«  Plus terrible était la situation, plus grands étaient les courages. »
Louise Michel, La Commune : Histoire et souvenirs (1898). [ ]



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Carlos Otero, Jocelyne Saab en el FCAT’08 (26 abril 2008)
CC some rights reserved (Source : Festival de Cine Africano de Córdoba)


Fr - En ]

R_eporter, photographer, writer, producer, director, and artist, Jocelyne Saab was born and grew up in Beirut. After working in Lebanese television, she became a war reporter in 1973.
There was at the time a fabulous tradition of the big story, with film crews in conflict zones who did not hesitate to take risks to witness a situation and bring back images. Think of Joris Ivens work shot in Vietnam for example. The use of films, including documentaries, to provoke or accompany social change, to denounce or to provide a basis for action, it was all very present when I started. The excitement of the 1960s continued to shake up a great many of the world’s youths. So, probably with energy and probably the unconsciousness of the young, i found myself covering of wars of great consequence at the global as well as the regional level.” (Jocelyne Saab, interview with Olivier Hadouchi, 2010).
In 1975, Saab produced and directed his first feature documentary, Lebanon in turmoil. After completing numerous documentaries and news reports in Egypt, Western Sahara, Kurdistan, Iran, Syria, Vietnam ... and have covering the war in that country every day for fifteen years, Saab directed Beirut my city in 1982, which she considers her most important film.
As Volker Schlöndorff’s assistant director for on The Forger (1981), she developed a line of fiction, rooted in the reality that structures her documentaries, poetry and society, most strongly in collaborations with Etel Adnan [1] and Roger Assaf. In 1985, she co-produced and directed her first feature film, In 1985, she co-produced and directed her first feature film, A Teenager’s Sugar Love / Life Suspended, with Juliet Berto and Jacques Weber. In 1994, It was once ... Beirut, the story of a star, a cinematic fable about the memory of a city in ruins. In 2005, Dunia, a film shot in Egypt and dedicated to erotic enjoyment in the context of Islam earned her death threats and censorship. In 2011, she returned to Beirut with What’s Going On ?.

S ince 2007, Jocelyne Saab has dedicated herself to contemporary art practices as well as cinema. Her first installation “Strange Games And Bridges” consisted of 22 screens showing the images from her work on war, at the National Museum of Singapore. The same year, she exhibited her photographs at the Dubai Art Fair and worldwide. Saab is currently preparing several films and an autobiography. Her fearless and critical work documents an entire history of the Middle East, with much love (for the victims of conflict) and irony (to political leaders).
If I had to sketch the definition of, Jocelyne Saab’s cinema, I would say that his work is presented as the story of a filmmaker in a storm, it is characterized by these motifs and elements : the struggle for life against everything that mutilates, that prevents (women and children) from growing, that attempts to conquer the right to tell a story and convey freely.” (Olivier Hadouchi).


Nicole Brenez

Unpublished translation into English by Louis-Georges Schwartz


Joris Ivens pour mémoire, cité par Jocelyne Saab

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Joris Ivens avec la collaboration de Marceline Loridan
Le 17e Parallèle (1968)
Photogramme (source www.ivens.nl)


[ En - Fr ]


R_eporter, photographe, scénariste, productrice, metteur en scène, plasticienne, Jocelyne Saab est née et a grandi à Beyrouth. Après avoir travaillé à la télévision libanaise, en 1973 elle devient reporter de guerre.
« Il existait à l’époque une fabuleuse tradition du grand reportage, avec des équipes de tournages présentes dans des zones de conflit, qui n’hésitaient pas à prendre des risques pour témoigner d’une situation en rapportant des images. Pensons aux travaux de Joris Ivens tournés au Viêtnam par exemple. Le recours au cinéma, notamment au documentaire, en vue de provoquer ou d’accompagner des changements sociaux, de dénoncer ou de fournir des bases pour l’action, tout cela était très présent quand j’ai commencé. L’effervescence des années 60 continuait d’agiter une grande partie de la jeunesse dans le monde. Donc, sans doute avec l’énergie et peut-être aussi l’inconscience propre à la jeunesse, je me retrouve à couvrir des guerres ayant des conséquences très importantes à l’échelle régionale mais aussi mondiale. » (Jocelyne Saab, entretien avec Olivier Hadouchi, 2010).
En 1975, Jocelyne Saab produit et dirige son premier long-métrage documentaire, Le Liban dans la tourmente. Après avoir réalisé de nombreux documentaires et reportages en Égypte, au Sahara Occidental, au Kurdistan irakien, en Iran, en Syrie, au Viêtnam..., et avoir couvert la guerre dans son pays au jour le jour pendant quinze ans, elle réalise Beyrouth ma ville en 1982, qu’elle considère comme son film le plus important.
Assistante de réalisation pour Volker Schlöndorff sur Le Faussaire en 1981, elle développe parallèlement une veine de fiction, aussi ancrée dans la réalité que ses documentaires sont structurés par la poésie civile, en particulier lors de ses collaborations avec Etel Adnan [2] et Roger Assaf [3]. En 1985, elle co-produit et réalise son premier long-métrage de fiction, L’Adolescente sucre d’amour / Une vie suspendue, avec Juliet Berto et Jacques Weber, puis en 1994, Il était une fois... Beyrouth. Histoire d’une star, fable cinéphilique sur la mémoire visuelle d’une ville en ruines. En 2005, Dunia, film tourné en Égypte et consacré au plaisir dans le contexte de l’Islam, lui vaut menaces de mort et censure. En 2011, elle retourne à Beyrouth pour What’s going on ?.

D epuis 2007, Jocelyne Saab se consacre aussi à l’art contemporain. Sous le titre « Strange Games and Bridges », elle réalise sa première installation sur 22 écrans, avec pour matériau son travail sur la guerre, au National Museum de Singapour. La même année, elle expose ses photographies à la Dubai Art Fair puis partout dans le monde. Elle prépare plusieurs films et un livre autobiographique. L’œuvre intrépide et cruciale de Jocelyne Saab documente un pan entier de l’histoire du Moyen-Orient, avec autant d’amour (envers les victimes des conflits) que d’ironie (envers les leaders politiques).
« S’il fallait esquisser la définition du cinéma de Jocelyne Saab, nous dirions que son œuvre, présentée comme le parcours d’une cinéaste dans la tourmente, se caractérise par les motifs et les éléments suivants : le combat pour la vie contre tout ce qui mutile, tente d’emprisonner, empêche les hommes (femmes et enfants) de s’épanouir, la conquête du droit à raconter et à transmettre une histoire en toute liberté » (Olivier Hadouchi).


Nicole Brenez
Source Cinémathèque française.


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Joceyne Saab, Jörg Stocklin
LE LIBAN DANS LA TOURMENTE
Promenade dans une guerre « révolue » (1975-1976)


* Si le tweet qui apparaît dans la fenêtre d’envoi est trop long, (le nombre de signes en excès apparaissant dessous, précédé de : "-") le raccourcir avant de l’envoyer, en prenant soin de ne pas supprimer le lien même de l’article.


P.-S.

- En Logo, capture d’écran d’une photographie de Jocelyne Saab arborant au cou un keffieh rouge et noir ; elle parle avec une beyroutine après la présentation du film Le Liban dans dans la tourmente, le 15 avril 2005, à Beyrouth. (Source www.umam-dr.org — Project Photo Gallery).

Notes

[1] Etel Adnan Site.

[2] Le site de Etel Adnan.

[3] Interview de Roger Assaf par Nicolas Roméas, dans la revue Cassandre et le site horschamp.org (2007).

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