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2013 AARON SWARTZ @ Carnet de janvier-février_Notebooks of January/February

Dernier ajout : 4 mars 2013.

David Christoffel, Editorialist / éditorialiste.

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AARON SWARTZ
(8 November 1986 – 11 January 2013)
23c3 - Day 0
by Jacob Appelbaum, Berlin, 26 December 2006
CC BY-SA / This work is licensed under a
Creative Commons Attribution 3.0 Unported License
source en.wikipedia

Dedication /Dédicace

“Aaron Swartz was killed. Killed because he faced an impossible choice. Killed because he was forced into playing a game he could not win — a twisted and distorted perversion of justice — a game where the only winning move was not to play. Anonymous
« Aaron Swartz a été tué. Tué parce qu’il affrontait un choix impossible. Tué parce qu’il fut contraint de jouer une partie qu’il ne pouvait gagner — une perversion de la justice déformée et tordue — un jeu où le seul geste gagnant était de ne pas jouer. Anonymous »

Note [1]

Cette photo de Aaron Swartz a été prise à Berlin le 26 décembre 2006 à 20h37 par Jacob Appelbaum [2], lui-même codeur et programmeur. Cet instantané d’extérieur est daté du jour J de l’ouverture du 23e congrès du Chaos Computer Club, (CCC), dont le titre thématique était prémonitoire : À qui pouvez-vous faire confiance ? / 23rd Chaos Communication Congress - 23c3 : Who can you trust ?

Elle a été déposée et renseignée par AaronSw (tag de Aaron Swartz) le 7 mai 2007 à 14h 47, intitulée 23c3 - Day 0 sur en.wikipedia, dans le wiki de sa page dédiée où elle demeure accessible et vient d’être installée dans son Wki Quote par des activistes qui ont fait une belle page, mieux (ou autrement) informée que l’article dédié dans wikipedia.

C’est ce document que Jacob Appelbaum a choisi de mettre en partage sous Creative Commons dans le site d’hommage Remember Aaron Swartz.

Ce voyage à Berlin marque un tournant dans la vie de Aaron Swartz. Il s’y trouve également en compagnie de la journaliste et activiste Quinn Norton (qui sera particulièrement présente dans le mouvement Occupy), envoyée spéciale de Wired sur le 23e congrès du CCC, qu’il a connue deux ans avant, et qui après six ans de vie commune avec lui sera finalement un des deux témoins amis à charge cités à comparaître lors du procès où étaient requis une énorme caution et une lourde peine, et dont les témoignages devant le Grand jury devaient commencer le 25 janvier 2013 — pour le procès à l’échéance d’avril. [3] Il la rencontre dans les bureaux du magazine, à San Francisco, où lui-même travaille depuis 2005 (après que l’équipe de Reddit se soit déplacée pour rejoindre ce groupe qui a repris l’entreprise) — peut-être un an avant (difficile de situer l’année où il a étudié la sociologie à Stanford). [4].

À leur retour d’Allemagne, le directeur de Reddit (dépendant de Wired et plus largement du consortium Conde Nast) « vire » [5] Swartz, qui ensuite loue pour co-habiter avec Norton (qui divorce) et sa fillette un appartement dans le quartier de Mission.

Passion amoureuse intergénérationnelle avec des épisodes conflictuels notamment sur deux conceptions de l’activisme, l’une, lyrique, Quinn Norton pensant qu’il n’y a pas de réformisme possible (et défendant un activisme participatif à l’égard de la communauté mais intransitif à l’égard de l’institution), et l’autre, pensant que la transparence de la contestation démocratique en prise directe avec la population, si on lui accorde de l’énergie, est une solution dialectique indispensable pour défendre les droits sans lesquels il ne peut y avoir de transformation sociale et institutionnelle positive (et bien sûr il le prouvera en 2011-2012, avec la pétition contre les listes noires et la mobilisation dans les commissions du Congrès, qui parviendront à avoir raison des lois SOPA et PIPA).

L’activisme de Aaron Swartz est une triple action intégrée : des performances numériques pour accomplir la libération et le partage des documents publics, mais aussi l’interactivité transitive des procédures en ligne pour leur diffusion, et la communication entre les internautes, enfin, un cursus démocratique de débats populaires vers des engagements institutionnels — où encore débattre. Toujours visant de grands volumes de contenus ou les plus larges participations.

L’été 2008, Aaron Swartz et Quinn Norton sont invités, toujours selon leur spécialité respective, à une rencontre de l’organisation caritative EIFL (spécialisée dans l’alphabétisation et l’échange des connaissances dans les pays émergents et les pays pauvres), dans un ancien monastère d’Ereno, en Calabre. Il y écrit Guerilla Open Access Manifesto. Manifeste de la désobéissance civile à propos de l’accès libre, suivi en septembre par l’exploit pratique de la libération des archives de la justice (à la demande de Carl Malamud, fondateur de l’organisation Public.Resource.Org). L’accès à ces archives numériques du domaine public administrées par le logiciel PACER (Public Access to Court Electronic Records), est alors le fait de ce programme ancien et lent, et moyennant un coût pour les usagers.

Swartz et Norton se rendent également ensemble au Brésil en 2009. Ils cessent l’échange de leurs intérêts communs au début de 2011 (l’année fatidique de l’arrestation de Swartz en janvier pour l’affaire Jstor qui a eu lieu l’année précédente). Mais avec elle comme avec TarenSK il réserve l’information de sa vie privée et ne veut pas de recoupements entre celle-ci et sa vie professionnelle ni même sur le web et encore moins dans les réseaux sociaux. C’est donc seulement maintenant, après sa mort, que les détails permettant de le comprendre apparaissent, justement à travers les témoignages de ses compagnes et des amis et partenaires qui lui ont rendu hommage. Ses deux compagnes de vie permettent à ceux qui s’intéressent à la biographie privée de l’enfant prodige et du jeune homme d’apercevoir ses multiples vies, et de comprendre sa complexité et sa générosité jusque dans son propre lieu. Il y articule ses connaissances ses recherches et son travail dans un double interface publique / privée, mais en outre y partage largement ses ressources financières personnelles, notamment dans sa famille cooptée avec Quinn Norton qui est la mère d’une petite fille.

[§ Mise à jour du 3 mars]

Mais d’une certaine façon cela au fil des médias devient extrêmement gênant et nuit à sa mémoire, car les journalistes s’emparent des moindres détails qui effectuent le nuage d’un mème mettant à distance le sens politique et symbolique de son existence, et même d’une certaine façon de sa victimisation, tout en effaçant de l’ordre du jour apparent la responsabilité des procureurs. En effet, quand c’est Quinn Norton, la journaliste, qui parle et trouve toute la place voulue dans les médias pour le dire, elle passe au premier plan de la scène et en outre devient la protagoniste responsable, en quelque sorte, du développement des deux enquêtes simultanées, une policière en vue du grand jury et une secrète, qui non seulement infestèrent mais enfermèrent la vie de Swartz. Et davantage encore, lorsqu’elle expose a posteriori et argumente dans les médias son témoignage à charge, pour se déculpabiliser... même si cela permet de démonter la stratégie de manipulation du grand jury par les procureurs [6]. Car la trahison et la délation y étant clairement exprimées dans le sens d’une justification, cela cristallise l’attention médiatique.

[§ Fin de la mise à jour]

PACER a valu à Aaron Swartz une fiche du FBI où finalement, étant entendu que la saisie concerne des documents qui appartiennent de droit au domaine public, il est précisé que l’affaire est classée (ce dossier sera re-ouvert abusivement par la procureure Ortiz pour accroître le nombre des chefs d’inculpation après l’action sur JSTOR). Les documents judiciaires libérés sont en partie exposés dans le site theinfo.org créé à cet effet par Swartz, puis, étant des documents du domaine public, sauvegardés et accessibles dans le site d’Internet Archive. Ensuite, puisque l’accès gratuit à ces archives n’est pas illégal, Aaron Swartz conçoit avec les hackers du Centre Berkman à l’université de Princeton, principalement auteurs du navigateur firefox, l’extension RECAP, qui permet d’accéder directement au conservatoire des archives publiques pour obtenir gratuitement ses documents.

Swartz est également le rédacteur du programme Tor2web (anonyme en édition, mais pas en lecture), permettant d’aller visiter les sites du logiciel Tor sans nécessité d’en être un utilisateur ; mais si Tor2web est associé à l’usage de Tor, alors il facilite les échanges entre anonymes. De toutes façons c’est encore et comme toujours une contribution dans le sens de l’ouverture, du désenclavement, de l’accès à l’information. Il dit un jour « je contiens en moi des multiples ».

Si les deux proches amies de Aaron Swartz se sont manifestées séparément et sur des positions différentes depuis sa mort, Quinn Norton nous documente photographiquement sur le mode de vie des huit dernières années, après avoir envoyé un article où elle attribue le suicide à la tendance dépressive de Swartz, et Taren Stinebrickner-Kauffman attribue le suicide à la violence de l’enquête et de la menace fatale (temps et conditions d’emprisonnement annoncés et amendes et caution, dans les deux cas proposés par les procureurs), devenue depuis un an et demi sa compagne co-habitante et sa partenaire technique, nous documente surtout sur la difficulté dans laquelle son procès l’avait placé sans qu’il pût recourir à ses amis. Il ne voulait pas les impliquer dans les témoignages, ni en matière financière (de peur que cela ne mène à les faire comparaître). Premier témoin de sa mort, c’est elle qui accompagne la famille de son compagnon lors des funérailles et créée avec ses amis la page mémorielle en ligne.

Mais cela présente l’avantage de situer des événements de son parcours personnel, avec ses camarades codeurs, développeurs, et éditeurs de l’Open Access, événements qui sinon paraissent flotter dans l’espace de ses nombreux déplacements et voyages, physiques et virtuels, ne serait-ce qu’à l’intérieur des États-Unis.

TarenSK et aaronsw se rencontrent à la charnière des années 2010 et 2011 mais c’est au mois de juin 2011 qu’ils décident finalement, après qu’il lui ait dit hésiter à cause de sa situation judiciaire, de se rassembler, quelques semaines avant que le grand jury ne le convoque. Ordinairement Aaron habite dans son vieil appartement de Central Square à Cambridge (MA) à proximité des universités où il va travailler notamment dans le laboratoire de droit de Lwrence Lessig sur la corruption à Harvad, et dans les laboratoires du MIT, et Taren vit à Washington D.C. ; elle le rejoint à Cambridge mais l’ouverture du procès causant à Aaron une interdiction des campus de Harvard et du MIT ils décident de quitter la ville pour venir vivre et travailler ensemble à New York. En attendant la clôture du procès dont ils ne doutent pas. Elle est elle-même informaticienne et militante de la défense des droits et institutionnellement engagée à travers une organisation qu’elle vient de créer et qu’elle dirige, SumOfUs.org. Quand elle rentre de son travail, dans la soirée du 11 janvier, souhaitant emmener son compagnon dîner avec un de ses meilleurs amis, dans l’espoir de lui changer les idées, elle le découvre mort dans l’appartement, pendu par sa ceinture devant la fenêtre.

Il refusait de plaider coupable, de se déclarer à tort criminel pour obtenir une rémission de peine de 35 ans à 6 mois (le cas de la « dissociation » dans la justice italienne), non seulement afin de ne pas se désemparer de sa crédibilité politique et professionnelle personnelle, mais de plus par rapport au sens de ses actions pour le libre accès au domaine public, non coupables. Sauf à déjuger un combat collectif concernant le large réseau de la défense des droits constitutionnels, mais d’autre part ne disposant plus assez d’argent pour payer son procès coûteux à partir du moment où la direction du MIT avait refusé de déjuger le procès, même après que Jstor ait retiré sa plainte, enfin, deux de ses amis étant cités à comparaître comme témoins à charge lors de son procès, il a pensé qu’il s’agissait d’une justice infâme, avec des inculpations fabriquées, qu’il allait perdre, et que sa vie n’avait plus de futur. Ce n’était pas un délire mais une réalité.

C’était exactement à quoi s’étaient attachés les procureurs à l’instar du gouvernement voulant faire un exemple, à travers des inculpations non seulement abusives mais de plus montées de toute pièces par des pressions et des abus contre la dignité des témoins, afin de l’obliger pour sa propre sauvegarde à se déclarer coupable.

Il n’avait pas le choix sinon de retirer son corps pour empêcher l’injustice de le prendre [7]. Par là, il a aussi libéré la vie de sa compagne, plutôt que l’engager dans une aliénation avec une personne dont le futur était conclu de fait par les conditions judiciaires, dans les deux choix proposés par les procureurs.

"MIT has a duty to get down on its knees and beg that this prosecution be dropped,"
« Le MIT a le devoir de se mettre à genoux et de supplier pour que ces poursuites s’arrêtent. » Richard M. Stallman (The Chronicle, 31 juillet 2011). »

He killed himself on the anniversary of his arrest. I think that makes it pretty clear that the prosecution was his reason.”
« Il s’est suicidé au moment de l’anniversaire de son arrestation. Je pense que cela rend assez clair que son procès fut la cause. »
Richard M. Stallman, sur une des mailing listes du groupe indien de Linux, après la mort de Aaron Swartz (EFY Time, 15 janvier 2013).

[ Mise à jour du 3 mars ]

Robert Swartz, (réponses en l’état d’extraits, dans The New Yorker, Requiem for a dream, le 3 mars, 2013) :

THERE WAS WHAT happened with Quinn, which I think had to be very devastating to him. Quinn got her own attorney, who told her to coöperate with the prosecutor. There are interviews which I’ve now read with the Secret Service where they say she coöperated fully with them ; she signed a proffer saying that she would tell them everything she knew in return for immunity. And we were going out of our minds. We were trying to tell her to stop, and she wouldn’t. Her attorney was a former federal prosecutor, and that’s what he recommended. But, to me, I—I don’t know. To me, that’s not an acceptable answer. She described her grand-jury testimony as being (which it was) largely not helpful to the prosecutor. But her betrayal of Aaron, in my mind, had to be devastating—was, was really quite something, even though she came around and Aaron said—you know, Aaron defended her.

« IL Y AVAIT EU CE QUI s’était passé avec Quinn, dont je pense que cela a du être très dévastateur pour lui. Quinn a pris son propre avocat, qui lui a dit de coopérer avec le procureur. Il y a eu des entrevues avec les services secrets, que j’ai lues maintenant, où ils disent qu’elle coopérait pleinement avec eux, elle a signé une attestation disant qu’elle leur dirait tout ce qu’elle savait en échange de l’impunité. Cela était hors de notre entendement. Nous avons essayé de lui dire d’arrêter, et elle n’a pas voulu. Son avocat était un ancien procureur fédéral, et c’était ce qu’il recommandait ; mais pour moi je — je ne sais pas. Pour moi, ce n’est pas une réponse acceptable. Elle a décrit son témoignage du grand-jury comme n’étant pas utile (il l’était) en grande partie au procureur. Sauf que sa trahison d’Aaron, dans mon esprit, a du être dévastatrice, l’a été, c’était vraiment quelque chose, bien qu’elle soit venue et qu’Aaron ait dit — vous le savez : Aaron l’a défendue. »

Robert Swartz est le père de Aaron Swartz. [8]

[ Fin de la mise à jour ]

La rédaction de criticalsecret


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- Raw Thought, Aaron Swartz Weblog.

- AaronSw, ou Aaron, galerie de 200 photos personnelles et deux vidéos de Quinn Norton, mises à disposition en libre accès sous CC certains droits réservés.

- TarenSK - The Revolution will be A/B tested : Reflections on Aaron Swartz’s life and death, how to change the world, and making ourselves the people we want to. Le blog des textes réflexifs de TarenSK.



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Aaron Swartz
by Jacob Appelbaum
@ Berlin 2006
Creative Commons License
This work is licensed under a Creative Commons Attribution 3.0 Unported License.


PDF - 134.5 ko
Manifeste de la Guérilla pour le Libre Accès
Aaron Swartz
Ereno (Italy), juillet 2008
Source multilingue openaccessmanifesto.org


* Si le tweet qui apparaît dans la fenêtre d’envoi est trop long, (le nombre de signes en excès apparaissant dessous, précédé de : "-") le raccourcir avant de l’envoyer, en prenant soin de ne pas supprimer le lien même de l’article.


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Notes

[1] Pour situer les apports personnels et collectifs de Aaron Swartz dans l’histoire et les communautés actives des hackers qui ont construit le web à partir de l’écriture du code et du développement depuis 2000, nous proposons une citation en anglais et une traduction en français de la bio-bibliographie extraite de son propre site, également accessible en lien sous son nom d’auteur dans nos articles, bien qu’elle soit loin d’être exhaustive de toutes ses participations et créations.

[2] Cette année le Congrès du CCC a eu lieu aux mêmes dates mais à Hambourg où il se tient habituellement, c’est précisément Jacob Appelbaum, en tant que développeur de la sécurité du logiciel Tor et volontaire de Wikileaks, qui a ouvert le 29e congrès, exceptionnellement à Berlin cette année là, celle de l’intégration fédérale de la ville et des pouvoirs renforcés du maire, car sinon à Hambourg — 29C3 — le 27 décembre 2012, avec un appel à la vigilance sur le renforcement de la surveillance des États et notamment des États-Unis, attaquant la vie privée et portant atteinte à la dignité humaine (dont il est d’ailleurs lui-même un objet de surveillance et de harcèlement mais il ne parlait pas de lui).
« December 28, 2012 9:46AM Jacob Appelbaum, a hacktivist and Wikileaks volunteer, opened Europe’s largest annual hacker meeting, the Chaos Computer Club conference 29C3, by warning that state security services are quickly building up their surveillance networks. He warned that U.S. data center "wants to spy on all of us," calling such surveillance an attack on human dignity. » (source newsfactor.com).

[3] Dès le 17 janvier 2013 le dossier officiel des 603 pages (pdf) préparatoires du procès était publié sur le web. Quinn Norton y apparaît ayant déposé sous certaines conditions qui la mettent en cause aux yeux du réseau partenarial d’Aaron Swartz.

Notamment quelques lignes la placeraient comme témoin repenti ou informateur au service de l’accusation, parmi un extrait de 20 pages publié dans le site d’Internet Archive : « Promises, rewards, or inducements have been given to witness Erin Quinn Norton. Copies of the letter agreement with her and order of immunity with respect to her grand jury testimony are enclosed on Disk 3.. » (USA v. Aaron Swartz - Criminal Document #20).

[4] Le dévoilement par la jeune femme même, journaliste, révélé par voie de Presse le 3 mars, dans The Atlantic, atteste lourdement qu’elle ait aggravé les charges en élargissant considérablement le champ de l’accusation par ses délations.

[5] Selon la propre expression de Aaron Swartz dans un article de ses journaliers Cozy Domesticity que Quinn Norton lui avait demandé de retirer de son blog, et qu’elle vient de re-publier en témoignage dans le sien : « [...] We went to Europe and I got fired and she started looking for a new place and asked if I would be her roommate. I said yes and she said why ? and I said how else am I going to get out of the house ? [...] » — fired c’est-à-dire « viré ». Cette situation est confirmée dans sa réponse lors d’un tchat avec Philipp Lenssen pour Google Blogoscope en mai 2007 : « [...] For Christmas, I went with some friends to Europe. Towards the tail end of the trip I caught a cold and holed up in my old apartment in Boston for a week. I headed back to San Francisco over the weekend and when I came in Monday morning I was asked to leave. I spent a little while trying to figure out what had gone on, but without too much success. Eventually, I decided that I should just accept this as an opportunity. And not look a gift horse in the mouth too hard. [...] ». C’est bien de Noël 2006 et de la première quinzaine de janvier 2007 qu’il s’agit.

[6] Référence de l’article du 3 mars dans The Atlantic, Life Inside the Aaron Swartz Investigation.

[7] Citation des Interviews dans Legal Case Strained Troubled Web Activist, The Wall Street Journal, le 23 janvier 2011.

[8] “WE NEVER LIKED her. I’ll say that, too. Other people can perhaps give you a clearer picture of her, but I’m not dispassionate in this regard. I feel comfortable explaining the facts, but my feelings—my feelings are sufficiently—are sufficient that I don’t think I want to go into it.
« NOUS NE L’AVONS JAMAIS AIMÉE. Je vais dire ça aussi. D’autres personnes peuvent peut-être vous donner d’elle une meilleure idée, mais je ne suis pas objectif à cet égard. Je me sens à l’aise en expliquant les faits, mais mes sentiments, mes sentiments sont suffisamment — que je ne pense pas devoir entrer là-dedans est suffisant. »
Ce dernier paragraphe de la déclaration de Robert Swartz citée dans le New Yorker pourrait éclairer les inquiétudes exprimées par Tim Berners-Lee quand il évoque le passage de Aaron à l’activisme et dans la conclusion sur le besoin d’être nourri, dans son éloge, traduit à cette page. Robert Swartz peut évoquer implicitement entre autres points qui purent lui déplaire chez Quinn Norton que son fils même très jeune prît sur lui d’assumer financièrement d’habiter avec elle (et sa petite fille), car elle l’évoque explicitement dans un de ses textes.

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