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Comment en nos jours troublés faire son deuil de l’affaire Rosenberg ?

Ceci est le développement d’une conversation commencée sur Facebook.

mardi 1er octobre 2013, par Louise Desrenards (Date de rédaction antérieure : 27 juin 2013).

Comment en nos jours troublés faire son deuil de l’affaire Rosenberg sinon en ouvrant les yeux sur ce qui succéda installant des jours incertains ? Ils nous hantent, parce que tout n’est pas dit de la clé de leur assassinat. Souvenons-nous. Le 19 juin 1953, il y a soixante ans, Robert et Michael, les jeunes fils d’Ethel et Julius Rosenberg, et leur grand mère paternelle, tous soutenus contre les médias par le peuple de l’Amérique du débarquement contre les nazis, et ceux des pays libérés qui avaient résisté, vivaient le choc de l’exécution... Ce fut un crime délibéré d’État. Pourquoi ? Voici quelques hypothèses consécutives à la découverte des enjeux mis en relation avec les dates, et à la libération des documents du procès. [ mise à jour : le 1er octobre 2013 ]




Les Rosenberg sont morts assassinés sur la chaise électrique, et Ethel Rosenberg suppliciée, car le bourreau dut s’y reprendre à plusieurs fois. Assassinés à titre d’exemple, pour résoudre l’internationalisme communiste par le nationalisme américain, et recentrer la communauté juive des États-Unis du bon côté de la guerre froide, — une fois Israël fondé en nation indépendante (en 1948), par l’ONU [1] et parmi ces nations les européennes qui avaient collaboré aux rafles, (croyant ainsi se rendre quittes de l’holocauste) [2].

Julius et Ethel furent arrêtés en 1950, jugés coupables en 1951, exécutés en 1953 — le 19 juin. Pour des faits précis remontant à 1944, dans lesquels ni l’un ni l’autre n’étaient impliqués.

Truman a fait son discours sur l’endiguement du communisme en 1947, en 1949 l’URSS fut réputée disposer de la bombe A, la guerre de Corée commença le 25 juin 1950 — Julius fut arrêté à son domicile familial le 17 juillet, Ethel fut arrêtée le 11 août.

L’OTAN naît en 1949. Tandis que le Pacte de Varsovie ne connaîtra le jour qu’en réaction et beaucoup plus tard : en 1955.

À la droite des juifs anti-communistes américains, L’AIPAC a vu le jjour en Californie en 1951 (l’année du jugement des Rosenberg), sous le nom de « Comité sioniste américain pour les affaires publiques », organisation se donnant le moyen du lobbying pour défendre Israël contre les arabes et de soutenir les colonies depuis les États-Unis mêmes, au titre subversif des institutions américaines — sans importuner Truman, mais importunant son successeur Eisenhower : l’organisation deviendra alors plus explicitement « Comité américain des affaires publiques d’Israël ».

Ils ont été délibérément sacrifiés par différentes parties nationalistes de la division internationale, qui pour s’unir, qui pour se désunir. Si les juifs anti-communistes qui les ont jugé les méprisaient, tout désignés pour les accabler dans le sens prescrit par le FBI isntallé par la manipulation des interrogatoires, par contre les sionistes les ont purement et simplement ignorés — si ce n’est d’avoir noté l’antisémitisme subtil sous lequel était manipulé le procès et de s’en être renforcés au point de tout parier sur Israël pour la seconde fois [3] — parce qu’ils étaient des internationalistes communistes. Enfin, les soviétiques avaient coupé les branches de l’arbre de leurs services secrets du temps de l’alliance, à New York. Le couple Rosenberg était du fait des circonstances le bouc émissaire idéal des causes unies pour les détruire.

Ce fut le signe suprême en guise d’avertissement d’un retournement politique de la Présidence Truman, qui succédait à l’ouverture de la Présidence Roosevelt — consentante sur le principe du partage du secret de l’arme atomique avec la puissance communiste, à la demande des physiciens qui avaient présidé au programme sous cette condition, trouvant l’arme trop puissante pour être dans une seule main. Ainsi la condamnation des Rosenberg fut aussi une façon d’en finir avec les sympathies communistes présumées des principaux physiciens responsables de la bombe atomique américaine, parmi lesquels Robert Oppenheimer qui dirigeait le programme, et/ou responsables des échanges entre Roosevelt et les physiciens étrangers pour les convaincre de participer. Tel Niels Bohr qui aurait apporté à Einstein l’information donnée par Eisenberg que les nazis fussent au travail de réaliser l’arme totale, depuis laquelle Einstein se serait édifié de s’engager auprès de la Présidence américaine pour réaliser l’arme « totale » aux États-Unis. L’histoire dit que Niels Bohr obtint l’accord de Roosevelt pour le partage du secret de l’atome, à condition qu’il parvînt à convaincre Churchill — lequel aurait refusé.

Répétons toujours qu’Ethel, bien que communiste convaincue, et justement à ce titre exemplaire d’encourir un procès dans l’après-guerre, n’avait jamais espionné ni renseigné, et que si Julius l’avait notoirement fait pour des renseignements techniques non négligeables, parmi le réseau d’amis qu’il avait constitué, d’abord en tant que syndicaliste, principalement des juifs ayant les mêmes convictions politiques que lui, il ne fut pas responsable de la transmission du secret de l’atome.

Le secret de l’atome fut transmis par Klaus Fuchs, un physicien allemand réfugié du nazisme qui travaillait pour la partie anglaise et canadienne du programme, qui l’assuma sans réserve auprès des services secrets et du tribunal militaire britanniques, qui ne fut pas condamné à mort mais à quatorze ans de prison dont il connut le terme à 9 ans, et de là retourna en Allemagne de l’Est, où il fut honoré. C’était lui qui avait mené à Harry Gold, l’espion qui avait contacté non Julius — qui depuis un an avait été débarqué du réseau par les nouveaux responsables des services secrets de l’ambassade soviétique, et ne contribuant plus au renseignement, car il avait été prié de cesser toute activité à leur service, étant jugé trop vu, trop filé par le FBI, — mais le beau-frère de Julius et frère d’Ethel, David Greenglass, qui travaillait à Fort Alamo. Et Gold et Greenglass de façonner leurs témoignages et ce dernier de manipuler celui de son épouse, sous la menace assortie de certaines garanties, selon les attentes et les prescriptions impératives du jeune procureur Roy Cohn, qui instruisait l’affaire dans le sens attendu par le patron du FBI et le Président Truman.

Les responsables du procès monté de toutes pièces savaient qu’ils faisaient condamner non seulement un homme coupable de renseignements non déterminants par rapport à l’accusation d’avoir livré le secret de la bombe atomique, mais de plus une innocente de toute activité d’espionnage. C’est un des plus grands scandales non seulement de la justice américaine mais encore de la Présidence et du département d’Etat de ne pas les avoir graciés après avoir délibérément constitué des faux témoignages. Ils ont été assassinés au nom d’un faux procès et de vrais-faux témoins (instrumentés par le chantage). Il fallait que ce fût une affaire communautaire et donc qu’une famille juive en subît division et sacrifice sur l’autel de la raison sociale de l’État capitaliste américain, — conforté par le sionisme politique s’engageant lui-même séparé de la branche de la diaspora marxiste révolutionnaire et/ou progressiste, anti-colonailiste, ainsi débarrassé de sa branche diasporique critique, — en instituant plus largement sur son propre sol la Guerre froide par la mort chaude. [4].

Pour ne pas parler de la misogynie criminelle au titre de laquelle Ethel, parce qu’elle tenait bon et droit, fut accusée partout dans les médias.

.Jusqu’au dernier instant Ethel crut en la justice de son pays, pensant que les plus hauts représentants — ou l’exécutif suprême — leur rendraient finalement grâce à juste titre. Mais tout au contraire, à en juger des années plus tard selon les déclarations du responsable de la justice au Département d’État des deux Présidences concernées, qui répondit au journaliste du New York Times lui ayant demandé « Mais alors, puisque vous saviez qu’Ethel était innocente pourquoi l’avez vous exécutée ?! » :

— Parce qu’elle n’a pas voulu croire à notre bluff ! (Sam Roberts, The Brother, 2003).

Pleurez les amis, avec leurs fils, en ce temps de mémoire et de deuil.


*


On me dit : « Je ne vois pas le rapport entre le règlement du statut de juif du bon côté, c’est à dire américain, et justement leur exécution, merci de préciser Louise. »

.Je réponds : « Il fallait la rupture de la diaspora avec le communisme international. Parce qu’une grande partie de la communauté juive (également illustre pour ses faits de résistance et d’espionnage dans le camp des communistes contre les nazis et les gouvernements collaborateurs en Europe), restait alors attachée au communisme aux États-Unis, — ce fut la cible première du McCarthysme (dont à Hollywood). La diaspora juive avait offert une des structures des réseaux d’espionnage contre les nazis les plus sûres et les plus héroïques. C’était aussi une base des structures fondatrices de l’internationale communiste des partis occidentaux, notamment aux USA. Mais les communistes américains étaient devenus d’autant plus fragiles qu’en 1943 Staline pour rassurer ses alliés avait dissout le Komintern (l’Internationale communiste qu’il dirigeait au plus haut niveau). La communauté juive avait fourni les activistes communistes, y compris en tant que trotskistes dissidents, parmi les premiers résistants dans les pays européens occupés, et notamment en France, au carrefour du retour des brigades internationales de la guerre d’Espagne vers l’Allemagne et l’Europe de l’Est où ils ne pouvaient plus revenir, et les syndicalistes ouvriers de la main d’œuvre immigrée inclus, contre le nazisme, à un moment où des industriels américains vendaient encore des chars et des blindés à Hitler, et Staline n’avait pas encore rompu le pacte germano-soviétique comprenant un pacte de non agression depuis 1939 (de fait rompu par Hitler envahissant l’URSS sur un large front en juin 1941) — en quoi Staline n’était pas condamnable aux yeux de la plupart des gouvernements occidentaux dont la plupart avaient signé le leur avec le même partenaire, sauf le contenu secret du pacte soviétique qui ne sera révélé que beaucoup plus tard, après sa rupture. Tout cela se savait dans la diaspora dans les pays où des émissaires militants étaient envoyés pour informer — y compris sur l’existence des camps de concentration. Julius Rosenberg avait été recruté par le renseignement soviétique parmi les membres actifs des jeunes communistes en 1942.

Or tout le procès fut organisé nommé coopté procuré accusé par des juifs non caractérisés par le sionisme, afin d’éviter le moindre de doute sur leur nationalisme américain, mais caractérisés comme juifs nationalistes américains du fait de leur anti-communisme, justement pour qu’on n’accuse pas la justice américaine d’antisémitisme ni les jurés, — ne comprenant tout au contraire aucun juif mais devant juger sur les pièces d’un grand jury préparé par des juifs. Et c’est dire si on les avait particulièrement choisis vu la proportion importante de la population juive parmi la population new-yorkaise, à l’époque, totalement absente de représentation dans le jury, et par conséquent c’est aussi dire s’il put exister l’enjeu caché particulièrement subtil du ralliement d’une opinion publique à la fois antisémite et anticommuniste solidaire du jury, pour appuyer en toute bonne conscience les juges, notoirement des juifs contre la communauté juive progressiste. Au moment des faits (donc dix ans avant le procès qui eut lieu en 1952), le pacte germano-soviétique [5] était déjà rompu et les russes se battaient à Stalingrad (depuis 1941), quand Roosevelt n’avait pas encore décidé d’entrer en guerre en dépit des pressions de Churchill. Roosevelt pouvait être allié avec les soviétiques mais était d’abord un pacifiste. Mais en attendant, que les communistes américains s’engagent avec les soviétiques n’était pas pour lui déplaire. Il était lui-même membre d’honneur du FAECT, fédération des architectes, ingénieurs, chimistes et techniciens, syndicat pro-communiste dont Julius était un membre actif.

Harry Leslie Smith (auto-biographe romancier et historien) condense : « I was 30 when this occurred and the media acted as shills for the government. Alas that 60 years on, the media acts no different when it comes to the Snowden affair. » (J’avais trente ans quand cela arriva et les médias agirent en complices du gouvernement. Hélas soixante ans après, les médias n’agissent pas autrement au moment où cela se produit pour l’affaire Snowden).

Un troisième ami : « FDR pacifiste ou isolationniste comme son peuple ? »

Je réponds : « FDR (Fédération de Russie ?) Je ne comprends pas... Nous parlons de l’Union soviétique au moment d’une alliance puis après la rupture de l’alliance alors là : oui, après la guerre l’URSS est devenue isolationniste. Quant aux américains non isolationnistes, allié des soviétiques et même coopérant par des échanges concrets, avant même les britanniques qui justement voulaient l’entrainer dans la guerre, il pensait en termes de paix vraiment, et de ne pas faire plonger de nouveau les USA tout juste redressés de la misère. Mais ce fut peut-être une erreur de tant traîner... ou une nécessité pour se préparer ? Dès la Présidence suivante qui lança la Guerre froide, les choses ne furent plus considérées de la même façon, et les échanges entre membres du parti communiste, consulat et ambassade soviétiques, ordinaires au temps de Roosevelt malgré Hoover qui les surveillait, devinrent soudain considérés comme des actes criminels... Quand on pense que très probablement Jacob Golos éminent américain stalinien du NKVD (police politique extérieure), minutieusement surveillé et tracé dans ses moindres déplacements par le FBI, s’était déplacé en Californie pour un séjour pas très long, juste le temps — et à la période — de monter l’assassinat de Trotsky, alors forcément on se dit aussi que Hoover était dans le coup de laisser faire, sinon dans le coup d’y avoir aidé. Donc Staline n’était pas un ennemi, c’est le moins qu’on puisse dire de l’époque de Roosevelt, quand on sait l’anticommunisme qui précéda et se poursuivit chez Hoover... Pour dire la situation de coopération et d’intrication des services secrets. »

Lorsqu’il y eut la crise de la Baie des cochons et des missiles russes à Cuba, c’est un ancien membre de l’ambassade soviétique de New York au temps de Roosevelt, Alexander Feklisov, devenu une personnalité importante dans la hiérarchie de l’espionnage soviétique en URSS, que Khrouchtchev fit appeler pour dénouer secrètement l’affaire avec la Présidence Kennedy, en négociant l’engagement du retrait moyennant celui de ne ne pas envahir Cuba. Il l’obtint grâce à des arguments compréhensifs voire en mémoire des rapports amicaux avec le gouvernement démocrate de Roosevelt, et une bonne maîtrise de la situation à la fois stratégique et humaine des États-Unis. Il connaissait Julius Rosenberg et plus tard dans ses mémoires il en témoigna avec émotion, disant que ce qui était arrivé à Rosenberg (qu’il qualifie d’ami et à propos duquel il évoque de fabuleuses soirées passées ensemble où l’humour fusait) était triste, car totalement injuste, et que lui-même n’avait jamais compris pourquoi cela était tombé sur eux (plutôt que sur d’autres), et encore moins sur Ethel que Julius évoquait parfois mais toujours la laissant en dehors de ces relations.

Mais une restructuration de l’ambassade et des services de renseignement soviétiques à New York avaient eu lieu après son départ en 1946, et il se peut que le directeur qui lui succéda, concentrant en un seul service les pouvoirs auparavant divisés en deux, à Manhattan, ait décidé de faire disparaître le réseau d’information, trop amical et/ou communautaire pour le goût du Kremlin, de son prédécesseur, et qui d’ailleurs ne servait plus à rien, puisque Julius étant considéré trop surveillé avait été prié depuis 1945 de ne plus avoir ni contact ni activité de renseignement, et le Consul Yakovlev qui avait diligenté Gold échappa à la condamnation, car jouissant de l’immunité diplomatique il fut simplement extradé vers l’URSS, d’où il poursuivit ultérieurement sa carrière sur l’Europe. Aussi, c’était une branche morte des services de renseignement soviétiques à New York qui fut donné au FBI pour arranger les affaires entre les deux États dont les relations étaient au plus bas (la guerre de Corée commence la même année que la délation qui mène aux arrestations). Julius Rosenberg a été dénoncé par quelqu’un qu’il ne connaissait pas et qui ne le connaissait pas davantage, qui ne connaissait que le frère d’Ethel et son épouse, et comme si cela avait été soufflé, soit par les soviétiques soit par les procureurs — comme si cela avait été la dernière coopération secrète pour solder le problème entre les deux puissances avant la chute de Staline (il meurt le 5 mars 1953, ce qui laisse supposer que le gouvernement américain respectât une ultime convention en n’exécutant pas les Rosenberg avant la disparition d’un ancien allié de la seconde guerre mondiale, même / y compris si le renouvellement de ses services de renseignement à New York avait pu entrer en jeu dans leur dénonciation), avant celle du mur de Berlin.

Quand la guerre gronde aux portes du Moyen Orient fausse bombe nucléaire ou faux/vrai gaz Sarin, sur fond d’immenses destructions et morts bien réels par de toutes autres armes, puis au point de reconstituer une guerre froide avec Moscou, Snowden, Assange, Manning, Swartz, sont tous des cibles comblant l’immense déficit démocratique et républicain advenu des pays du pacte atlantique, face à des dictateurs auxquels Guantanamo, le Patriot Act,et les victimes du programme Extraordinary Rendition, ainsi que les pays qui s’y sont prêtés, plus les deux cents agents introduits en France pour « sécuriser la guerre au Mali », pendant que la masse des gens qui crèvent de faim s’accroît sur le sol même de ceux qui veulent dominer au nom de leur exemplarité, n’auraient de toutes façons rien à envier.


*


Après les Rosenberg / Legacy of the Rosenbergs, La revue des Ressources.

http://www.rfc.org/, Rosenberg Fund for Children.

Facebook Rosenberg Fund for Children

Sam Robert, The Brother (amazon).

Sans la paix juste pour tous aucun deuil n’est possible.


*



Épilogue / Pour mémoire 2


Ici aussi les choses ont changé : Si le grand Edward Saïd était anglophone, et aujourd’hui le penseur radical non moins internationalement connu Ilan Pappé, car le protectorat britannique avait fondé une culture palestinienne internationale dans cette langue, qui était celle du premier parti communiste palestinien, la langue française fut néanmoins une des premières langues étrangères de la culture palestinienne critique pour les poètes comme Mahmoud Darwich disparu en 2008, et des essayistes comme Elias Sanbar toujours parmi nous... ils y trouvèrent le sens révolutionnaire de l’engagement littéraire moderne des révolutions du XIXe siècle, et l’héritage de la pensée anti-colonialiste qui présida aux libérations nationales des anciennes colonies dans la seconde moitiè du XXe siècle... comme tant d’autres personnalités souvent haut placées dans les institutions universitaires, tel Ibrahim Souss. Cette culture commune, à la fois littéraire et universitaire, s’imposa comme une pensée de recherche, à travers l’Institut des études palestiniennes créé en 1963 à Beyrouth et ses revues dans plusieurs pays. Notamment en France La Revue d’études palestiniennes fut éditée aux éditions de Minuit — revue close en 2008 faute d’abonnements et de lecteurs, en chute libre depuis les accords d’Oslo, et Darwich tout juste disparu ne pouvant plus la défendre. Et nous fûmes un des premiers soutiens internationaux contre l’injustice et la violence de la Naqba, face au Royaume Uni qui l’avait indirectement causée.

Sur la cloture de la Revue d’études palestiniennes (France-Palestine).

Il reste quelques exemplaires disponibles du dernier numéro paru :

Les éditions de Minuit, Revue d’Études Palestiniennes N°108

Sur l’institut : « Il est créé en 1963 à Beyrouth. L’institut se fixe pour but de mettre en avant une meilleure compréhension de la question palestinienne. Il est le seul institut au monde dédié exclusivement à la documentation, la recherche, l’analyse, et la publication sur les sujets ayant trait à la Palestine et au conflit israélo-arabe. » (wikipedia).

France Culture, Revue d’Études Palestiniennes

Aujourd’hui, même les Cahiers édités par Actes Sud, "La pensée de midi" ont du cesser d’être publiés, la contribution du Conseil régional PACA ayant cessé pour des raisons politiques :

http://www.lapenseedemidi.org/

Voilà où nous en sommes... de la disparition de la culture critique en France en un point qui suggère l’état général de d’une égale disparition de la conscience appliquée à toute chose de la pensée et de l’expression.

Louise Desrenards


* Si le tweet qui apparaît dans la fenêtre d’envoi est trop long, (le nombre de signes en excès apparaissant dessous, précédé de : "-") le raccourcir avant de l’envoyer, en prenant soin de ne pas supprimer le lien même de l’article. / * If the content of the tweet is too long (the number of characters in excess is indicated by a negative value), please shorten it and make sure you do not crop the link.


P.-S.

foisq
Logo : L’affiche pour la célébration et l’appel au soutien de la Fondation Rosenberg pour les enfants de la résistance (FRC) de Robert Meeropol Rosenberg, et aujourd’hui dirigée par sa fille Jenn Meeropol, dans le cadre de l’événement commémoratif pour mémoire des 60 ans de l’exécution des Rosenbergs, qui a eu lieu sous la présidence coordonatrice de Angela Davis, le 16 juin 2013, à Town Hall, à New York.

http://www.rfc.org/cifevent

Notes

[1] Nation en projet depuis le sionisme moderne, l’organisation proposant l’achat de terres en Palestine dès la fin du XIXe siècle, puis pactuellement, durant la première guerre mondiale, par une promesse du roi George V à la demande du Baron Rothschild (Walter, le second Baron Rothschild, qui contribuait financièrement à la fondation d’une agriculture et à l’urbanisation de la Palestine), scellée en 1917 dans une lettre officielle à l’adresse de celui-ci, au nom du gouvernement du roi, pour la transmettre à la Fédération sioniste, dite la Déclaration Balfour (du nom du signataire, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Royaume Uni). Déclaration considérée comme la base de la fondation d’Israël : « Cher Lord Rothschild, J’ai le plaisir de vous adresser, au nom du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration ci-dessous de sympathie à l’adresse des aspirations sionistes, déclaration soumise au cabinet et approuvée par lui. Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste. Arthur James Balfour  » (voir l’article éponyme dans fr.wikipedia). T.E. Lawrence n’est pas rien dans la concrétisation des conditions exécutives de cet accord car c’est lui, à Paris, en marge du Traité de Versailles, qui convaincra l’Émir Fayçal sur les termes, et le mettra en relation avec le haut diplomate britannique, auprès duquel l’Émir acceptera ce principe, en 1919. Le partage de la Palestine par l’ONU mettra fin au mandat britannique selon les conventions du Royaume Uni, en 1947.

[2] L’exode de la naqba commença dès que la guerre civile éclata, le lendemain même de la proclamation nationale, et laissa sans droit de retour les populations non juives qui se retrouvèrent dépourvues de leurs biens. Pourtant palestiniens non juifs et juifs du parti communiste palestinien s’étaient battus ensemble contre le protectorat anglais : « En 1923, le parti communiste palestinien, le PKP, adopte une motion (...) en faveur d’un nationalisme régional opposé à l’« impérialisme britannique » et critiquant le sionisme en tant qu’« émanation de la bourgeoisie juive alliée à l’impérialisme britannique ». À cette époque, il milite pour un État judéo-arabe unitaire dans la Palestine mandataire. Il sera, dans les années 1920, 1930 et 1940, le seul parti politique juif et arabe (une caractéristique que la branche israélienne tentera de préserver après 1948).
(Après 1948, ce qu’il reste de ce parti contribue à la naissance du Parti communiste d’Israël. "Parti communiste palestinien" est ensuite le nom d’un parti créé sur les restes de la section arabe extérieure aux frontières d’Israël). » (extraits de fr.wikipedia).

[3] La première fois au début de la seconde guerre mondiale, où il fut décidé par le Congrès juif mondial instauré à Genève en 1936, face à la montée de l’antisémitisme cadré par le nazisme, qu’aucune aide ne serait attribuée aux résistances européennes, notamment aux socialistes et particulièrement au Bund qui réclamait le moyen des armes, que tout serait pour Israël.

[4] Eisenhower devenu Président écrivit à son fils, qui se trouvait alors sur le front de Corée, qu’il ne gracierait sûrement pas Ethel Rosenberg pour donner un signe aux soviétiques qu’ils puissent recruter leurs agents secrets en toute tranquillité parmi les ménagères du peuple américain.

[5] Pas vraiment glorieux pour les soviétiques vu l’alliance du NKVD et de la Gestapo à propos des dissidents respectifs de chaque pays et du partage des territoires à occuper accablant des populations réprimées, du moins l’entrée en guerre et les premières victoires contre les nazis atténuèrent-elles le problème au vu d’un monde occidental ayant lui-même majoritairement pactisé avec Hitler avant la guerre mondiale. (Voir Pacte germano-soviétique in fr.wikipedia), cela eut-il permis à Staline de se préparer à la guerre.

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