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Jean-Paul Curnier est mort/ Jean-Paul Curnier n’est pas mort

Au-delà de la démocratie

vendredi 11 août 2017, par Aliette G. Certhoux

Jean-Paul Curnier
5 janvier 1951 - 5 août 2017

http://jeanpaulcurnier.com/



Jean-Luc Godard, Notre musique (1h 20’), 2005. Extrait (2’30").
« Où Jean-Paul Curnier joue son propre rôle »

Avec Jean-Luc Godard dans son propre rôle et Jean-Christophe Bouvet dans le rôle de C. Maillard.

http://jeanpaulcurnier.com/contributions-jean-luc-godard/


http://jeanpaulcurnier.com/categorie/scene-cinema/

http://jeanpaulcurnier.com/categorie/conferences/

http://jeanpaulcurnier.com/categorie/livres/

http://jeanpaulcurnier.com/radio/

http://jeanpaulcurnier.com/categorie/entretiens/


Ses principaux éditeurs :
éditions Lignes | Sens & Tonka | Léo Scheer | Actes Sud | Al Dante

PDF - 678 ko
L’hommage
de Michel Surya
in
Le Monde du 11-08-17


P.-S.


RIP Jean-Paul Curnier. One of the most special and authentic men I have ever met. It was an absolute privilege to have known you on earth & heaven is a brighter place with your incredible spirit gracing it. Je vous verrai de l’autre côté
Video : September 26th, 2015 - Arles, France.



https://www.facebook.com/ted.clark.96


Repose en paix, Jean-Paul Curnier. Un des hommes les plus particuliers et authentiques que j’aie jamais rencontrés. Ce fut un incroyable privilège de vous avoir connu sur terre et gratifiant cela le ciel est une place plus éclatante pour votre incroyable spiritualité. Je vous verrai de l’autre côté


fr.wikipedia « Jean-Paul Curnier »

Mediapart « Jean-Paul Curnier, mort d’un réfractaire »

France Culture « Malaise dans la démocratie »


La date de parution récente aux éditions Lignes du dernier essai écrit par Jean-Paul Curnier, La piraterie dans l’âme : Essai sur la démocratie, force à noter que c’est plus largement mais précisément à la question de la démocratie et du peuple que Jean-Paul Curnier consacra son dernier cycle de conférences (2015 - 2016). En ces tristes jours, ce qui apparaît maintenant comme un bilan, en quelque sorte de sa réflexion post-politique continue informant la dilution de la postmodernité dans le monde de l’anthropocène, et que l’approche des Présidentielles américaines puis françaises déglinguées et leur solde rendirent plus actuelles encore, c’est en somme un ultime message confié à tous.
Ce dernier livre ressort comme une thèse émergente, en tant que cinquième et dernier objet du cycle de recherche sur la démocratie, installé par les quatre conférences préalables (déconstructives) qu’il a données pour Bonlieu Scène nationale, à Annecy.
Nous concernant d’autre part, dans une colère toute personnelle et spontanée sur l’attitude des tenants de l’État de droit, forts de l’idéologie européenne envers l’actualité vénézuélienne, sans la citer explicitement afin d’épargner le texte des subjectivités qui auraient désactivé le poids de la critique envers la démocratie, nous étions en train de conclure la rédaction de l’article « La nation éperdue et la démocratie sans fond », étranger aux travaux de Jean-Paul, dont nous ignorions les dernières conférences et n’avions pas connaissance du dernier livre, et plus encore qu’il parvînt au dernier stade de la maladie dont il n’avait pu se remettre.
L’article fut publié dans La Revue des Ressources le même jour que l’hommage consacré « Aux vibrations vivantes, à Jean-Paul Curnier », à la date de l’inhumation de Jean-Paul, à Arles.
Mais ayant appris sa mort depuis le soir du 5 août et ne pouvant réécrire cet article, nous y avions reporté en post-scriptum l’information et une référence des liens de ses derniers travaux, et signalant leur importance — leur pensée nécessaire comme réagit Jacques Munier dans un message envoyé sur Twitter à l’annonce de la mort de l"auteur dont il avait recensé deux livres, pour France Culture.
C’est la seule somme contemporaine critique du politique en matière de démocratie, philosophiquement et socialement exhaustive de ce qui la compose et l’entoure, qui existe aujourd’hui. Inclus l’art.

En 2003 (année de tournage du film sorti en 2005), la monstruosité de la démocratie et de ses avatars dont la sociologie et d’autres disciplines des Sciences de l’homme ou encore scientifiques appliquées par exemple à la santé, et bien d’autres choses encore telles qu’elles se révèlent maintenant, étaient déjà annoncées dans le dialogue sur la démocratie auquel se livrait Jean-Paul Curnier dans le film de Jean-Luc Godard Notre musique.
Nous avons enregistré la citation vidéo installée par l’auteur dans son propre site, et l’avons installée à dessein pour sa pertinence posthume, sachant les livres que l’auteur a publiés depuis.
Mais nous renvoyons à la page de son site où il la présente avec un autre film de Godard, Film socialisme, l’autre champ de la démocratie dont Godard exprime — peut-être à l’issue de discussions avec Jean-Paul, qui purent environner les antécédents du tournage dans lequel il ne joue pas — que la réalisation du socialisme par la démocratie c’est la société de la consommation et la fête de la marchandise. Ce que l’on retrouve dans le dernier livre de Jean-Paul.
« Initialement, le film s’appelait Socialisme, mais le titre n’était pas totalement satisfaisant pour Godard. Dans une brochure de présentation du film, le philosophe Jean-Paul Curnier a mal lu et a cru que le film s’intitulait Film Socialisme. Cela a plu à Godard qui a conservé ce titre en considérant que l’ajout du mot « film » permet de « déniaiser » le mot « socialisme ». » (Film Socialsime, fr.wikipédia).

Sur la démocratie moderne ou l’hypothèse de sa prédisposition au totalitarisme prêtée à Claude Lefort par l’interlocuteur de Jean-Paul, dans Notre musique, parce que la démocratie « institue le politique en activité et domaine séparés », (ce dont nous ressentons peut-être l’impact sur nos vies dans la globalisation libérale de la démocratie, cooptée ou élue sans mandat révocatoire), Jean-Paul répondait symboliquement en deçà du politique : « Criminel ou victime il n’y a pas d’autre choix ». Et il accompagnait cette assertion en déclarant qu’il était toujours possible pour éviter d’être dénoncé comme criminel d’inventer plus criminel que soi, un monstre, le plus criminel de tous dont on ne serait que la victime. Son dernier livre situe le monstre, le démasque et l’exprime.

Le moment de déconstruire le corps institutionnel des affects sociaux de la vanité est venu. C’est le temps des chamanes. Pas celui de la croyance mais de la connaissance, dans un retour de la pensée radicale des choses à propos de l’événement empirique du monde, à l’invention perpétuelle de nos dialogues à peu près pour séduire l’irréductible altérité.

Penser à l’arc — Philosopher à l’arc : c’est toi qui l’as dit, c’est toi qui l’as fait.

Merci pour tout.

Repose en paix, Jean-Paul Curnier.

A. G.C. (pour criticalsecret et pour La Revue des Ressources)


Jacques Munier, Le journal des Idées (France Inter), le 16 janvier 2017, dans l’émission « Malaise dans la démocratie », fait une recension du livre de Jean-Paul Curnier La piraterie dans l’âme : essai sur la démocratie (éd. Lignes).

↔ durée 4’ ↔
IMG/mp3/12003-16-01-2017-ITEMA_21198258-0.mp3


Alain Venstein, Du jour au lendemain (France Culture), 28 juin 2014. Entretien avec Jean-Paul Curnier à propos de son livre Prospérités du désastre (éd. Lignes) et de la première édition, iconographique, de Philosopher à l’arc (éd. Châtelet Voltaire). Celui-ci y évoque ses échanges avec Jean-Luc Godard et le tournage à Sarajevo.

↔ durée 34’ ↔
IMG/mp3/RF_A77A34DA-B244-4556-9FBD-C6B10FBDE902_GENE.mp3


À propos du tournage de Notre musique, une recension épique des Carnets de notes (2001-2010) de Pierre Bergounioux (éd. Verdier) par Jean-Claude Bourdais, dans laquelle passe tranquillement Jean-Paul Curnier « Bergounioux ne va presque jamais au cinéma mais il en fait, même avec Jean-Luc Godard » (bergounienne no 26).