Katja Bottemanne est une danseuse classique et contemporaine qui vient se produire à Paris avec le Nederlands Dans Theater dont elle est une danseuse « cadre »
[1] au programme du Théâtre des Nations en 1963
[2]. Guy Cavagnac alors jeune cinéaste la voyant en scène tombe amoureux fou d’elle et va se déclarer dans la loge après le spectacle. Elle ne comprend pas le français sauf quelques mots. On peut dire un « coup de foudre ». Ils s’épousent, elle devient française sous le nom de Katja Cavagnac.
Dès la fin de 1964 elle vit en France. Pour partager sa vie d’épouse elle suspend le progrès suivi de sa carrière personnelle en rompant avec la disponibilité indispensable pour les tournées internationales des grandes compagnies. Ainsi, plutôt que se diriger vers Maurice Béjart ou Roland Petit elle intègre la compagnie de Dirk Sanders non dépourvue de qualité et qui présente l’avantage de travailler sur place dans le cadre d’un contrat permanent avec l’ORTF, ce qui assure un revenu régulier à ses danseurs. Sanders est alors le chorégraphe des spectacles télévisuels avant-gardistes de Jean-Christophe Averty qui est salarié de la Société Française de Production, parmi lesquels des shows de stars internationales et des magazines culturels des idées et des personnalités du temps, expérimentaux des premiers effets spéciaux numériques et au titre desquels ce réalisateur anticipe l’art vidéo ; ses réalisations donnent des émissions cultes de la télévision publique française des années 60 dont la belle et grinçante série des Raisins verts. Il est le réalisateur impertinent parmi ceux à l’origine de la French Touch tant appréciée à Londres et à New York en même temps que qu’en France. Averty est un grand amateur de jazz, de cinéma, — Katja me raconte que pour trouver un accord explicite avec les danseurs certaines séances de travail consistent en projection de comédies musicales de Busby Berkeley, principale inspiration scénographique, — de la revue dérangeante Hara-Kiri dont il partage les provocations et l’amitié de Choron ; en même temps il s’intéresse au mouvement littéraire de l’Oulipo, il est membre du groupe critique « Panic » auprès de Topor d’Arrabal et de Cieslewicz, éminents déconstructivistes de la modernité par les moyens extrêmes ou absurdes, puis logiquement, comme Choron, il sera consacré Satrape du Collège de Pataphysique, en 1990. C’est dire si Katja entre son insertion professionnelle et l’immersion culturelle de son compagnon qui vient souvent la rejoindre sur le plateau, dernier assistant de jean Renoir et éminent lecteur du nouveau roman et du théâtre de l’absurde, partie prenante de la nouvelle création, est immergée dans le large mouvement culturel de l’esprit critique du pays qui accompagnera le soulèvement de 1968. En plus Katja et « Dirk » ainsi que son épouse partagent la langue néerlandaise.
Quelques gros plans — rares concernant les danseurs — parmi les minuscules sujets des mises en page d’Averty, la font remarquer par Marcel Bluwal qui lui confie en 1965 le rôle du spectre dans sa réalisation du
Dom Juan ou Le festin de pierre [3] de Molière — une des grandes dramatiques tournée en décors naturels de la télévision post-moderne et qui sera ultérieurement éditée en coffret par l’INA. En 1972, elle est dans le rôle d’une des victimes de
L’étrangleur, un film de Paul Vecchiali
[4], qui ne sera diffusé qu’en 1994, où elle incarne la danseuse Florence
[5].
E lle a deux enfants. Ce qui l’écarte de pouvoir exercer physiquement son métier, alors que c’est principalement son activité qui jusqu’ici leur a permis de vivre, elle et son mari, au moment où il ne tourne que quelques documentaires culturels pour des magazines télévisés, parce qu’il est concentré sur les conditions pour écrire, produire et réaliser son premier long métrage. En attendant, il fait de la production, et avec Paul Vecchiali et Liliane de Kermadec, d’abord pour produire leurs propres films, il co-fonde la société Unité 3, puis Alain Dahan les rejoint, et ultérieurement Patricia Moraz — ou eux et du moins Alain Dahan la rejoignent. L’émergence sera Leos Carrax. Auparavant ils produisent et co-produisent entre autre des films de jeunes cinéastes bientôt connus parmi lesquels Chantal Akerman. Finalement il mène de façon majeure une carrière de producteur et créée des institutions régionales pour le cinéma.
L eur appartement de la rue Daguerre n’ayant que deux pièces devient le bureau de production, c’est un haut moment de la rue Daguerre, où tous échangent avec l’épicerie d’Agnès Varda. Pour habiter, ils déménagent Square des peupliers, un passage qui donne sur la rue du Moulin-des-Prés, dans une petite maison construite au début du XXe siècle selon le mode hollandais, avec une seule pièce et de surface réduite par niveau, et des escaliers raides pour les rejoindre, près du square des peupliers, dans le XIIIe arrondissement.
Je me souviens de la maison mitoyenne charmante mais étroite où naissent en 1967 et en 1970 leurs enfants, et d’y voir Katja épuisée avec laquelle, je parle, en 1968 ou en 1969 et peut-être est-elle enceinte (en tous cas sa fille n’est pas encore née). Elle lave le linge à la main dans la cave où elle a aménagé une buanderie, quand les machines à laver le linge ne sont pas encore accessibles pour tous ou rendent des services insuffisants, et de la voir monter et descendre depuis le sous-sol les trois niveaux de la maison au moins deux fois pour aller surveiller la sieste de son fils, pendant le temps que je reste avec elle. La vie devenant trop difficile à Paris, et dans un élan comme tous les gauchistes d’alors, le repli rural ou provincial investi comme un prolongement révolutionnaire dans le mode de vie, ils décident de vendre leur maison et d’aller s’installer dans le Rouergue d’où Guy est originaire et dont il tient une belle culture et la langue occitane, où ses propres parents se sont retirés.
C’est à Villefranche de Rouergue qu’ils s’installent, en 1974, dans un petit immeuble urbain assez grand pour permettre à Katja de renouer avec son métier, d’abord en innovant une école de danse dans une salle à l’étage inférieur, puis en installant un studio en ville et finalement fondant le Centre Chorégraphique du Rouergue avec une troupe dont elle crée les chorégraphies, particulièrement remarquées et que peu à peu, reconnues dans sa discipline des arts de la scène, elle mène à se produire sur un plan national et à l’étranger. Puis elle forme une troupe d’enfants, la Compagnie Emma Calvé [
6] qui se produit en scène dans plusieurs endroits. Elle remporte plusieurs prix parmi lesquels un double prix à la session de 1980 du concours international de la danse de Bagnolet [
7], et elle est parmi les novateurs pédagogiques de la danse à l’école.
L eurs enfants partis pour faire leurs études et enfin parvenus au terme de leur cursus, Katja cesse son entreprise chorégraphique pour explorer d’autres frontières de la connaissance du corps, plus adaptées à son changement de vie. Car avec Guy ils ont décidé d’aller vivre dans les collines du Rouergue, où ils font transformer une bergerie en maison contemporaine joliment architecturée. Katja toujours perfectionniste et avant-gardiste, à l’affut des disciplines douces pour le corps, décide de se spécialiser dans un champ expérimental du coaching des chanteurs d’opéra, des acteurs et des danseurs, selon la technique dite d’Alexander [
8], pour laquelle elle vient suivre une formation pratique doublée d’études universitaires à Paris, et au terme desquelles, après cinq ans, elle présente son mémoire d’Analyse fonctionnelle du corps dans le mouvement dansé (AFCMD), en Formation des adultes, et devient kinésiologue diplômée et professeure certifiée, en 1997
[9]. Elle pratique et enseigne ce nouveau métier, pertinent et rare, dont grâce à elle j’ai la chance d’avoir un aperçu des effets dans mon propre corps.
Dès 1968 elle commence à bien comprendre le français, — lisant beaucoup pour conquérir la langue mais éprouvant encore des difficultés à suivre les conversations multiples tenues en même temps, qui pourtant la passionnent. Elle nous demande de parler plus lentement. Nous partageons les mêmes idées féministes et politiques même si je suis encore une gamine à côté des autres, — deux de nos enfants respectifs ayant à deux ans près le même âge. Elle se plaint à peine d’une discrimination de la part de quelques amis de son mari, dont certains intellectuels la tiennent pour une muse respectable mais ne comprenant pas assez le français pour discuter avec elle sur le fond, et les autres en distance machiste quoique polie, comme de nombreux militants gauchistes à l’époque. Mais ces hommes peuvent être simplement impressionnés par son altérité, préférant éviter l’effort d’aller vers elle, forcément de la séduire au-delà des mots, ce qui pourrait leur faire craindre une ambiguïté à l’égard de leur ami. De toutes façons, Katja est une citadelle imprenable. Elle est tellement fière, altière, qu’elle finit là encore par triompher, quand plus tard elle passe reine en lecture de la langue dans tous les domaines de la culture, et devient experte dans leurs applications. Du goût pour les beaux textes pouvant inspirer ses créations, alliées à la musique, jusqu’à la performance de cibler ses dossiers pour convaincre. Même si son français parlé avec un accent étranger perpétuent son étrangeté.
Katja toujours dans le défi, jamais perdante dans les objectifs difficiles qu’elle se donne et qu’elle affronte de façon héroïque. Je l’ai toujours connue entêtée, persistante, et finalement triomphante, parfois en crise dans une solitude intérieure, presque auto-destructrice, puis au prix de la discipline dans laquelle elle a été éduquée trouver un protocole lui permettant de redémarrer sans délai, dans toutes ses entreprises supposant souvent des épreuves personnelles et aussi à partir desquelles, étrangement, elle fait ses choix singuliers et leur chemin difficile finalement victorieux qui jalonnent son avancée. Une haute personnalité, une grande dame à la fois déterminée et pragmatique armée d’une sagesse de la vie, et sans le vouloir forçant le respect.
Pendant ce temps Guy, après avoir réalisé en 1970 le long métrage intitulé
Le soldat Laforêt [10] est devenu le producteur qui avec d’autres innove une seconde unité de production alliée à un atelier de création et de post-production, dans le cadre de la décentralisation culturelle, destinée aux cinéastes régionaux et élargie aux cinéastes espagnols : les Ateliers cinématographiques Sirventès [
11]. En 1989 il co-fonde l’association Les Rencontres cinéma de Gindou
[12] qui se tiennent et s’accroissent davantage chaque été, autour desquelles des activités de création se développent (avec des résidences), et dont il laisse la présidence à Jean-Pierre Neyrac en 2010, tandis qu’il demeure président d’honneur et membre du staff.
En 2006 elle participe au colloque international des 3èmes rencontres « La pratique artistique : entre plaisir et douleur »
[13] du Musée d’Aquitaine à Bordeaux ; en 2011 et même en 2012, alors qu’elle a 75 ans et loin d’en accuser l’âge Katja participe encore à des colloques, à des sessions de formation, à des rencontres régionales, nationales et européennes sur la danse, le corps, et la méthode Alexander
[14], dont on trouve des traces partout sur le web. De nombreux créateurs acteurs, danseurs, chanteurs, ou chorégraphes à la formation desquels elle a participé soit comme danseuse, soit comme chorégraphe, soit comme manager de la méthode Alexander, la mentionnent parmi leurs références dans leurs sites ou dans les encyclopédies
[15]. Et l’information de l’année 2014 - 2015 de la compagnie Divergences la cite dans le descriptif ouvrable des Ateliers Découverte
[16].
Je la vois pour la dernière fois à Paris, à l’occasion de la projection de la version rénovée du long métrage de Guy, à la Cinémathèque française, le 10 décembre 2012. Elle est enjouée, énergique, bouge avec vivacité et souplesse, et me reprend en faisant la moue à propos de Roger Van Hool, au sujet duquel je ne taris pas d’éloges sur son interprétation du rôle du soldat Laforèt ; elle dit au contraire qu’il balance trop ses bras durant ses déplacements, ce qui le rend parfois anecdotique notamment dans les plans larges... et de l’imiter afin que je ne me méprenne pas sur ce qu’elle veut dire concernant l’acteur, dans les escaliers de la salle de projection où je me suis attardée, afin d’être sûre de pouvoir lui parler. Je suis immédiatement convaincue. Vision d’aigle, elle dont le regard est si doux. C’est aussi son métier que de voir le corps des acteurs en mouvement. Mais elle est pudique car d’autre part elle apprécie beaucoup ce film, tout comme moi, ancienne élève de Guy, lorsqu’il entraînait des élèves en vue du concours de l’IDHEC [
17]. Simplement, elle n’est pas cette sorte de femme à s’enorgueillir de son mari même devant des amis. À chacun d’exister professionnellement et de se défendre. On peut dire que ni l’un ni l’autre ne baissent les bras.
Elle n’a pas le temps de s’étendre davantage ni même en retrouvailles car elle a du monde à rejoindre au bar où Guy offre un pot, où elle doit aussi retrouver ses enfants devenus parisiens, où mon époux et moi-même devons rallier le groupe des spectateurs conviés parmi lesquels des gens de cinéma pour la plupart et qui, parvenant à se reconnaître vaguement après tant d’années, s’échangent des sourires.
E n 2013 Katja souffre de douleurs abdominales persistantes qu’aucun diagnostic ne peut attribuer à un symptôme et encore moins à une maladie. Au début de 2014 dans sa maison elle tombe, ce qui lui provoque une perte de connaissance, et entraîne ou révèle ensuite des trouble neuronaux affectant à la fois son autonomie musculaire et sa conscience, et au titre desquels elle est hospitalisée, de façon durable, car avec l’escalier et les galeries en mezzanine, auxquels il convient d’ajouter le décaissement au milieu du rez-de-chaussée dédié à l’écoute de la musique, la maison qu’elle partage avec Guy est devenue trop dangereuse pour elle. Mais dans son lieu d’hospitalisation, où chaque jour son mari va lui rendre visite, sa santé décline vite. Une nouvelle chute, récente, lui provoque une paralysie pulmonaire qui la mène à la mort, par asphyxie, le dimanche 25 janvier.
Katja est partie vite, très vite, trop vite, pour que j’aie eu le temps d’aller rire et mordre d’ironie une dernière fois avec elle, dans sa maison à Galgan, où avec mon époux nous devions leur rendre visite durant l’été dernier. Nous n’avions pu le faire depuis plusieurs années, tant les parcours de l’été avec nos petits enfants nous avaient plutôt transportés vers la mer. Vain projet encore, pour une tout autre raison nous ayant cette fois retenus à Paris. Quand j’ai téléphoné, au début de l’automne, Guy nous a appris avec tristesse qu’il était seul dans la maison mais que nous étions malgré tout bienvenus et il nous a raconté ce qui arrivait à Katja.
♦ ♦ ↑
K atja Cavagnac a chez elle deux magnifiques marionnettes indonésiennes. Un jour je lui pose la question de leur provenance. J’apprends qu’elle est née dans l’ile de Java au mois d’août 1937. Elle est l’une des filles de l’administrateur du port autonome de Batavia (Jakarta) quand l’Indonésie constitue encore l’empire colonial des Indes orientales néerlandaises. Elle ne se répand pas dans les détails parce que c’est d’elle que je veux parler. Maintenant je me demande si le patronyme de son père n’indiquerait pas sa descendance d’une grande famille d’ecclésiastiques néerlandais catholiques parmi lesquels un évêque réformiste ayant écrit un ouvrage contre de corruption de la papauté ?
[18].
Néanmoins Katja n’évoque pas de lien de sa famille proche avec le catholicisme, tout au contraire elle parle d’une famille protestante puritaine, d’autant plus par sa mère
[19].
Quand je pense pouvoir reconstituer avec elle le fil de son enfance et de son adolescence en vue d’un récit documentaire, elle me parle de la seconde guerre mondiale loin d’ici. Durant l’occupation japonaise de l’Indonésie les parents et les enfants néerlandais pubères sont séparés selon leurs genres par les militaires japonais qui les déportent dans des camps de travail ou les enferment dans des camps ou des ghettos, selon les endroits, dans toutes les îles où la population néerlandaise est installée. Avec sa mère (et sa famille) elles restent enfermées pendant trois ans dans un camp — peut-être le fameux ghetto de Tjideng, où sous le double nom de Bottemanne-Dumont, C. (probablement le nom de jeune fille et l’initiale du prénom de sa mère, Catherine) le patronyme de ses parents apparaît pour le compte de cinq personnes détenues au camp 1409
[20], dans les fichiers dressés par l’armée britannique en août 1945. Ces camps sont connus pour leurs conditions désastreuses, où règnent les maladies et la faim, au cœur de Batavia. Mais il me semble aussi l’avoir entendue évoquer la déportation de son père vers un camp à l’extérieur de l’Indonésie, peut-être en Malaisie ou en Birmanie
[21] concernant son père ? Davantage, je ne sais plus si son père survit à la détention. Mais je sais que ceux qui restent en vie sont rapatriés dans le dénuement aux Pays Bas, alors que le pays stigmatisé par la guerre est détruit et ruiné et la population n’émerge pas encore de la misère, — il me semble bien que c’est à La Haye (?]. Et c’est dans ces conditions que Katja éduquée à travers la sobriété de sa famille puritaine, dans le cadre d’un souci d’économie quoique sans pauvreté, commence dès le début de son adolescence à étudier la danse classique, suivant les principes d’une discipline sans pli.
Katja me montre une petite photo de ses parents dans leur maison à Batavia, des gens sans fard posent parmi un espace austère surprenant d’être aussi peu meublé, presque vide, sinon un ou deux éléments de mobilier fonctionnel paraissant provenir de l’artisanat local, ce qui trompe en toutes choses avec les documents reflétant les délires du décor colonial britannique, par exemple en Inde. Elle me montre encore une photo d’elle bébé, dans son berceau, ou même toute petite debout donnant la main à sa mère dans un jardin. Les bananiers ont toujours une palme triste, et à travers ces photos on comprend que la raison d’être là et le bonheur tiennent à la morale de la tâche assumée plutôt qu’à la jouissance des privilèges. Ce sont des photos en noir et blanc où tout le monde paraît vêtu de façon contrastée et donc soit de noir soit de blanc, où l’on ne voit pas de nuances sauf la végétation alentour modulant les gris. Je ne sais plus vraiment.
Je ne me souviens plus s’ils connaissent le début de la guerre d’indépendance de l’Indonésie contre les Pays-Bas, (mais un vent de révolte gronde déjà avant-guerre au point que les japonais soient au premier abord bien accueillis par les Indonésiens qui ne tarderont pas à en souffrir), ou s’ils reviennent en Europe dès leur libération par les anglais, comme cela a lieu par paquebots entiers pour ceux qui avaient le plus souffert. Ni finalement combien de frères et — ou — de sœurs elle a. Je sais qu’elle n’est pas fille unique car elle me parle de sa sœur qui disposerait d’archives familiales et par conséquent la seule qu’elle m’évoque. On me dit aujourd’hui : un frère et trois sœurs. Ceci tendrait à confirmer que toute la famille excepté le père fussent détenus dans le camp de Batavia d’où cinq membres nommés sous le nom de la mère furent libérés par les anglais. Tant Katja est pudique et discrète sur elle-même et sa famille dont elle ne paraît plus si proche — ce qui peut être dû à la distance géographique, au temps nécessaire qui lui fait défaut, ou comme pour moi : au coût des voyages. Si mes souvenirs sont bons elle ne dispose que de quelques objets — dont culinaires, — et de peu de photos. Tout est peut-être en Hollande, où sa mère est morte en 1985, mais il existe des ressources publiques. Il faut s’y rendre me dit-elle. Un projet inachevé
[22].
Tout cela est à vérifier et au fur et à mesure à corriger ou à préciser.
B ien sûr, j’ai toutes les raisons d’espérer revoir Guy tant son amitié m’est chère, et pour Katja.
Elle est un jour tombée sur terre depuis une autre planète qu’elle vient de rejoindre. Repose en paix mon amie au loin, ma belle, héroïque, ma magnifique amie.
A. G-C.
Toutes mes pensées pour Guy, Céline, Romain [23]
- Mur d’enceinte dit « gedek » (vannerie tendue et fils de fer barbelés) du camp de concentration de Tjideng - quartier résidentiel de Batavia transformé en ghetto -
avec une des tours de guet ; derrière on peut apercevoir les toits des maisons (dessin de Oliemans-Statius Muller J
www. geheugenvannederland.nl)
Source http://bandungblonde.blogspot.fr
Un conte dédié à Katja Cavagnac a été publié le 3 février 2015 à cette page : www.criticalsecret.net/pour-katja-cavagnac—la-hollandaise-volante-the-flying-dutch-girl,165.html.
Un témoignage (et une recherche) sur le passage de Katja Cavagnac dans les camps néerlandais de l’armée japonaise pendant l’occupation de l’Indonésie, publié le 6 février 2015, est accessible à cette page : www.criticalsecret.net/pour-katja-cavagnac-ici-et-la-here-and-there,166.html.
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