WWW.CRITICALSECRET.NET — - - —
Accueil du site > Les auteurs > Frantz Fanon

Frantz Fanon

English / Français

- You can write to the editor through the mail window at the footer.

Born on July 20, 1925, in Fort-de-France, Martinique ; died from a leukemia on December 6, 1961, in Bethesda, MD ; married a French woman Josie Dublé, 1952 (died 1989) ; children : one son ; Education : Studied medicine and psychiatry in Lyon, France, after World War II ; Military/Wartime Service : Served in Free French Army during World War II.

Career

Writer, 1952-61 ; Bilda-Joinville Hospital, Bilda, Algeria, head of services, 1953-56 ; Manouba Clinic and Neuropsychiatric Center Jour de Tunis, Tunisia, psychiatrist, 1957-59 ; All African Peoples’ Congress, participant, 1958 ; revolutionary polemicist, undercover agent, late 1950s ; Algerian Provisional Government, ambassador to Ghana, 1960.

1925 - 1961

French West Indian psychiatrist, author, and ideologue of the Algerian Revolution.

A black man born in 1925 on the French Antilles island of Martinique, Frantz Fanon became the best-known theoretician of the Algerian revolution and, through it, one of the best-known theoreticians of African liberation in general. The child of middle-class parents, Fanon spent the early years of his life attempting to be French. During World War II, however, humiliating experiences of racism in the Antilles and in North Africa and Europe, where he served in the French armed forces, made him increasingly aware of the anomalies confronted by a black man in a world dominated by whites.

After the war Fanon went home to Martinique, but in 1947 he returned to France and entered medical school. He received a degree from the University of Lyons in 1951. In July 1953 he passed his Médicat de hôpitaux psychiatrique and, in November 1953, he accepted a position as chief of staff (chef de service) in the Blida-Joinville Hospital, the largest psychiatric hospital in Algeria.

While serving at Blida, Fanon treated many patients suffering from the pressures of their colonized status and from the trauma of the revolutionary situation. He came to the conclusion that the resentment that had brought about the Algerian revolution was of the same order as the resentment he had come to feel as a black man in a white world. In 1956, Fanon resigned his medical post and secretly joined the Front de Libération Nationale (FLN ; National Liberation Front). Receiving in January 1957 a "letter of expulsion" from the colonial authorities, he fled to Tunis, where the FLN was beginning to establish its headquarters. There he became an editor of al Moudjahid, the official organ of the FLN, served in FLN medical centers, and became a roving ambassador to solicit support for Algeria in African countries. In December 1960, Fanon was diagnosed with leukemia. He died of that illness a year later in Bethesda, Maryland.

Fanon wrote three books. The earliest, Peau Noire, Masques Blancs (Black skin, white masks), appeared in 1952. It diagnoses the psychologically dependent status of Caribbean blacks and suggests ways for them to transcend that dependency and discover self-possession and authenticity. The second, L’an V de la Révolution Algérienne (Year 5 of the Algerian revolution), was written in great haste in 1959 and is essentially a sociology of the revolution. In it, Fanon describes the transformation of Algerian society brought about by individuals’ decisions to revolt. In revolting against colonial oppression, militants also revolt against patriarchal and other oppressions. Out of these individual decisions, a nation of free men and women is born, a process that cannot be reversed. Fanon’s last book, Les Damnés de la Terre (Wretched of the Earth), was published in 1961. It takes up many of the themes of the preceding works, but with greater urgency. Fanon insists that it is only through violence that colonialism can be defeated and the native overcome his dependency complex. Native bourgeoisies must also be overturned, because they are in a state of permanent dependence upon the West. The Algerian revolution is the model for global revolution, because it represents a peasant revolution led by a genuinely popular party. A fourth book, Pour la Révolution Africaine (For the African revolution), a collection of articles written during Fanon’s Moudjahid period, was published after his death.

Gale Encyclopedia of the Mideast & N. Africa : Frantz Fanon

All Abstracts and Extracts from @ answers.com.

Frantz Fanon in en.wikipedia (Review, analysis, and correlative works and creation).


BIBLIOGRAPHY (incomplete) / BIOGRAPHY

Black Skin, White Masks (1952), (1967 translation by Charles Lam Markmann : New York, Grove Press) ; A Dying Colonialism (1959), (1965 translation by Haakon Chavalier : New York, Grove Press) ; The Wretched of the Earth, (1961), (1963 translation by Constance Farrington : New York, Grove Weidenfeld) Toward the African Revolution, (1964), (1969 translation by Haakon Chavalier : New York, Grove Press).


Français / English

- Vous pouvez écrire au rédacteur via le formulaire de courrier qui se trouve en pied de page.

Frantz Omar Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France et mort le 6 décembre 1961 à Bethesda (Washington DC, USA), est un psychiatre et essayiste français martiniquais et algérien. Il est l’un des fondateurs du courant de pensée marxiste tiers-mondiste.

Né le 20 juillet 1925* à Fort-de-France, Frantz Fanon, cinquième enfant dans une famille mulâtre de huit, reçoit son éducation secondaire au lycée Schoelcher où Aimé Césaire l’influencera. Fanon deviendra un penseur-phare du Tiers-mondialisme et de l’anti-colonialisme.

En 1943, Fanon rejoint les forces françaises libres à la Dominique. Luttant côte à côte avec les « tirailleurs sénégalais », il est décidé à libérer la mère-patrie du nazisme. À ses amis qui lui disent que cette guerre n’est pas la leur, Fanon répond : « Chaque fois que la dignité et la liberté de l’homme sont en question, nous sommes concernés, Blancs, Noirs ou Jaunes, et chaque fois qu’elles seront menacées en quelque lieu que ce soit, je m’engagerai sans retour ».** Son idéalisme prend alors une tournure marquante car la seconde guerre mondiale révèle au descendant d’esclaves que la France qui leur avait inculqué un sens du patriotisme tricolore, avait également instillé dans l’esprit martiniquais et guadeloupéen un complexe de supériorité par rapport aux Africains. La condescendance pour d’autres frères soldats d’Afrique, la différenciation sentie chaque jour entre troupes françaises et celles des colonies, la hiérarchie dans l’armée et les administrations mettent Fanon mal à l’aise. Ces années de guerre l’engageront sur la double piste d’une libération mentale et physique.

Fanon entame des études de médecine à Lyon, loin de Paris, parce que, plaisantait-il, « il y a trop de nègres à Paris » et qu’il voulait s’y « lactifier » (cité par Manville). La médecine – aussi bien que des cours de philosophie et de psychiatrie – lui permet de voir plus clair dans le processus complexe de la colonisation et dans la désubjectivation du colonisé. La médecine est une porte qui conduit Fanon vers la psychologie en milieu colonial, c’est-à-dire une branche de la psychologie qui prend en compte l’univers de la violence et l’aliénation du colonisé. Il se désespère, lorsqu’il pratique en Normandie (Pontarson), que la nosographie soit occidentale, inapte à servir de cure au malade social et/ou colonial et en Algérie, il s’indignera des pratiques carcérales moyenâgeuses. En Algérie, Fanon fera adapter de nouvelles structures, la sociothérapie (la guérison par des pratiques sociales) et l’ergothérapie (la guérison par la pratique de métiers) et introduira des données spécifiquement « postcoloniales ». Préoccupé par le racisme qu’il affronte dans la vie quotidienne, il publie Peau noire, masques blancs en 1952, sa thèse de doctorat en psychiatrie.

Peau noire, masques blancs dénonce d’emblée la citoyenneté de façade imposée par la politique assimilationniste, grandement intériorisée par la conscience antillaise. À travers l’opposition entre l’être et le paraître, Fanon opte pour le singulier de la couleur et le pluriel pour ses « masques ». De fait, confondus avec les Africains et les Africains Américains, les Antillais ont réagi par leurs attitudes et comportements mimétiques différents : du mimétisme le plus complet à la résistance à tout mimétism. Pour faire sauter l’invisibilité que leur fait vivre la France, les manières sont effectivement multiples. Elles varient d’un mimétisme total (Homi Bhabha, « not quite, not white ») à l’auto-dérision et l’auto-destruction par le déni de cette part de son identité « criante », visible alors même que les Blancs le traitent d’invisible (Ralph Ellison). Fanon est devancé par un nombre d’Africains Américains qui à leur tour annonçaient les chefs de file de la « Harlem Renaissance », tel Edward Blyden.

Responsable de l’hôpital psychiatrique à Blida de 1953 jusqu’à 1956, Fanon soigne de jour les blessés parmi les soldats français, de nuit plutôt les victimes de l’oppression coloniale. Il s’engage dans le politique car, comme il l’écrira dans sa lettre de démission, il y a un lien entre la psychose et l’aliénation colonialiste : « La folie est l’un des moyens de l’homme de perdre sa liberté. [...] Si la psychiatrie est une technique médicale qui se propose de permettre à l’homme de ne plus être étranger à son environnement, je me dois d’affirmer que l’Arabe, aliéné permanent dans son pays, vit dans un état de dépersonnalisation absolue ».

Fanon importune parce qu’il voit plus large que son île : il dissèque les corrélations entre différentes sphères de la société coloniale ; sous l’angle sociologique, philosophique et psychanalytique, il aborde la question de la (dé)colonisation en connectant plusieurs ères. Rassemblant Algériens et Antillais – « nous portions la calotte et eux la chéchia » (Manville) – Fanon est allergique à tout autoritarisme. La lutte tenace et la guerre fort inégale entre colonisateurs et colonisés lui révèlent les divergences dans les expériences de colonisation et de colonies : car si les Antillais ont opté pour rester dans le giron de la France-mère, l’Algérie et d’autres nations colonisées par la France paieront un lourd tribut pour l’indépendance.

De jour, Fanon soigne les blessés français, les soldats effondrés par les brutalités commises ; de nuit, Fanon traite les victimes de l’oppression coloniale. Constatant la vanité d’un traitement intra muros si la société extra muros tout entière est malade, Fanon décide de ne plus exercer. Deux ans après le déclenchement de la guerre de libération, Fanon démissionne de son poste à Blida.

Il sera expulsé d’Algérie en 1957 par les autorités françaises et s’installera à Tunis, où il rejoint le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il devient membre de rédaction d’El Moudjahid, organe important du FLN (le Front de libération nationale) et en 1959, fait partie de la délégation algérienne au Congrès pan-africain d’Accra. En mars 1960, Fanon est nommé ambassadeur de l’Algérie au Ghana et assume un rôle diplomatique. Il publie L’An V de la révolution algérienne en 1959 et Les Damnés de la terre en 1961.

Mort à Washington le 6 décembre 1961 d’une leucémie aiguë, Fanon a été inhumé au cimetière de Chouhadas, toponyme qui signifie aussi « les martyrs de la guerre », près de la frontière tunisienne, à quelques mois de l’Indépendance.

Au carrefour de plusieurs disciplines, Frantz Fanon a été le meilleur pionnier et passeur d’études postcoloniales : n’est-ce pas lui qui inspire directement Homi Bhabha qui écrit une préface à la traduction de Peau noire, masques blancs ? N’est-ce pas lui encore qui est cité par Edward Saïd dans Orientalisme et Culture et Impérialisme ? Par son utilisation du concept de mimétisme, Fanon est au berceau des études postcoloniales.

Les traductions des essais de Fanon sont nombreuses. Dans sa deuxième traduction en anglais (2004), on présente Les Damnés de la terre comme livre essentiel sur la réorganisation sociale pour les dirigeants des nations naissantes, d’une importance majeure sur les revendications des droits civiques et pour les mouvements anti-colonialistes et des consciences noires à travers le monde. D’une actualité brûlante, l’œuvre fanonienne continue de lancer des étincelles de révolte justifiée et de lutte acharnée contre toutes les inégalités.

Kathleen Gyssels
(Biographie @ île en île)

Sa biographie et sa bibliographie sont denses malgré la brièveté de sa vie, puisqu’il est mort à 36 ans. Il a été lu de son vivant par des révolutionnaires comme Malcolm X (qui au retour de La Mecque l’aurait rencontré ce qui l’aurait radicalisé), Martin Luther King, James Bladwin, Che Guevara, il a influencé le Black Panther Party... Et il poursuit d’être une référence anticolonialiste des mouvements de libération, notamment en Palestine. Il fut présenté à Jean-Paul Sartre et à Simone de Beauvoir par Claude Lanzmann.


Publications diverses :

Introduction aux troubles de la sexualité chez les Nord-Africains (en collaboration avec les docteurs J. Azoulay et F. Sanchez), manuscrit inédit, 1954/55.

Racisme et Culture, texte d’un exposé au premier Congrès des écrivains et artistes noirs à Paris, septembre 1956.

De nombreux articles dans El Moudjahid en 1957 et 1958, entre autres :

- L’Algérie face aux tortionaires français. N°10
- À propos d’un plaidoyer. N°12
- Les intellectuels et les démocrates français devant la révolution algérienne. N°1-15-30
- Aux Antilles, naissance d’une nation ? N°16
- Le sang maghrébin ne coulera pas en vain. N°18
- La farce qui change de camp. N°21
- Décolonisation et indépendance. N°22 (bibliographie des publications extraite de la note biographique du film Frantz Fanon, peau noire masque blanc)

Ouvrages littéraires et essais :

L’œil se noie, Les Mains parallèles et La Conspiration, trois pièces de théâtres inédites écrites entre 1949 et 1950 ;
L’expérience vécue du Noir, 1951, texte publié dans la revue Esprit
(1951, Vol 19, n°5) ;
Peau noire, masques blancs, Seuil, 1952 - rééd. Seuil, coll. Points, 2001 ;
L’An V de la révolution algérienne, coll. Cahiers Libres, N°3, 1959 - rééd. La Découverte, 2011 ;
Les Damnés de la Terre, coll. Cahhiers libres, N°27-28, éd. François Maspéro, 1961 - rééd. La Découverte, 2002 ;
Pour la révolution africaine (écrits Politiques), coll. Chahiers libres, N°53-54, éd. Maspéro, 1964 ; rééd. La Découverte, 2006 ;
Oeuvres, La Découverte, 2011.

Une bibliographie exhaustive (comprenant la somme des publications médicales) est publiée dans le site ïle en ïle à la page dédiée Frantz Fanon (sous la biographie).

Des textes de Fanon et à propos de Fanon dans le site marxists.org.

Le site de la Fondation Frantz Fanon.

Voir en ligne : Le site pour mémoire de Frantz Fanon


Envoyer un message

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0