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#McKenzieWark Spectacle de la désintégration / Interview

The Spectacle of Disintegration
An interview with McKenzie Wark

by Juliet Jacques (New Statesman)
Traduction en français

jeudi 23 mai 2013, par
McKenzie Wark
, Juliet Jacques, criticalsecret (traduction-rédaction en français)

Le nouveau livre de McKenzie Wark, The Spectacle of Disintegration - Situationist passages out of the XXth century (Le spectacle de la désintégration — Passerelles situationnistes au-delà du XXe siècle) [1] reprend où le livre précédent The Beach Beneath the Street - The everyday life and glorious times of the Situationist International (La plage sous les pavés — La vie quotidienne et les temps glorieux de l’Internationale Situationniste) [2] s’était arrêté. Écrit dans un style en prose qui capte quelque peu la fureur urgente de l’Internationale Situationniste, un groupe d’intellectuels de gauche qui avaient été saisis par la création avant-gardiste de l’art et la réalisation de la philosophie radicale, The Beach Beneath the Street (La plage sous les pavés) avait pour but de décentraliser l’histoire de l’IS précédemment dominée par son leader autocratique, Guy Debord. « Le spectacle de la désintégration » se penche sur les activités des principaux situationnistes après que l’IS se soit effondrée en 1972, et comment leurs idées et leurs actions pourraient nous aider à trouver des alternatives au capitalisme néolibéral du XXIe siècle. [3]


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McKenzie Wark, The Spectacle of Disintegration
Cover designed by Kevin C. Pyle, Verso (1st edition 3/2013)


Le spectacle de la désintégration

Une entrevue avec McKenzie Wark


Juliet Jacques : Debord a comparé le spectacle centré — la société organisée autour du culte de la personnalité, dans le Stalinisme, les États Maoïstes ou Fascistes — au spectacle diffus, qui manipule les citoyens avec les images infinies de la marchandise désirable, en particulier les modèles de mode. Ce n’est que peu avant sa mort, en 1994, que Debord a écrit sur le spectacle intégré, dans lequel les rouages du pouvoir étaient moins transparents. Alors pourquoi votre appel au XXIe siècle, The Spectacle od Desintegration, (« Le spectacle de la désintégration »), reprend-il les idées de Debord ?

McKenzie Wark : Certes, Debord divise le spectacle en périodes. Il est intéressant de noter que pour lui le spectacle remonte au début du XXe siècle. Pour lui, le spectacle surgit au moment où il absorbe le mouvement syndical, donc il le date depuis la révolution russe et l’échec de l’insurrection allemande après la Première Guerre mondiale. Passons outre le bruit de la guerre froide, il regarde l’Occident et l’Orient comme les deux versions de l’organisation spectaculaire de la société. Il pense alors qu’une nouvelle forme apparaît, en partie en réponse aux événements de mai 1968, notamment en France et en Italie. Les pratiques associées au pouvoir Soviétique, particulièrement l’appareil de la police secrète, sont incorporées par les États Occidentaux. Donc j’ai été intéressé par la trajectoire du spectacle après l’écroulement du modèle soviétique, quand le spectacle se désagrège et se fragmente, mais ne disparaît pas. Les médias sociaux et Internet l’ont rendu microscopique — toujours centralement contrôlé, mais diffus, et reproduit et réitéré en fragments.

J. Jacques : Au printemps 2011, en Grande-Bretagne, on nous parlait de la façon dont ces nouvelles technologies avaient fait tomber les régimes non démocratiques en Afrique du Nord, puis l’été 2011 que les gouvernements en place avaient envisagé la possibilité d’empêcher « les insurgés présumés » d’utiliser Twitter et Facebook pendant les émeutes à Londres et ailleurs. Nous en avons beaucoup entendu sur les possibilités radicales des nouveaux médias, Mais ceci n’a-t-il pas été dénié par leur incorporation dans le spectacle ?

McK. Wark : C’est une erreur de prédicat menant à voir la technologie comme une chose nouvelle ou distincte, plutôt que regarder comment elle fonctionne dans l’espace et le temps sociaux existant. Je ne dis qu’en plaisantant à moitié, que les premières révolutions Twitter eurent lieu en 1848, après l’invention du télégraphe, qui remodela progressivement la façon dont l’information fonctionnait dans l’espace et le temps. La chose à laquelle il faut faire attention c’est la façon dont les possibilités spatiales et temporelles de l’action ont changé pour tous les acteurs. Il y a eu un changement de niveau des libertés, mais aussi de la surveillance. Tout simplement relativement, parce que l’ouverture d’un nouvel espace ne signifie pas qu’il va être utilisé d’un seul côté. Il y a eu beaucoup de suivi et de diffusion de la désinformation, organisés durant ces « révolutions Twitter ». D’ailleurs, incidemment, les situationnistes n’avaient pas tort de penser tactiquement sur les deux espaces médiatiques spectaculaires et sur la façon de travailler avec et contre eux.

J. Jacques : Les situationnistes ont été déchirés entre l’art radical et la politique et plus que toute autre chose il semble que cet héritage ait été assumé par des artistes politisés — notamment dans la musique pop, des « Sex Pistols » et du « Gang of Four » au début de « Manic Street Preachers » — et par le groupe « Luther Blissett », qui documenta ses propres blagues culturelles. Qu’est-ce que les situationnistes peuvent offrir à présent en termes de praxis politique ?

McK. Wark : Un des projets de l’IS c’était la critique de la séparation de la politique et de l’esthétique, et de chercher des moyens de les remplacer. Il y a des réalisations partielles et particulières diverses et d’aspects différents de leurs critiques dans d’autres domaines — vous pouvez en tracer des fils dans Occupy, les Yes Men, Anonymous, Wikileaks, copyleft et ailleurs. Le partage de fichiers est un mouvement social pop-situationniste sous tous ses aspects sauf le nom. Pour moi, la part la plus durable de leur héritage est probablement dans le détournement — la séduction, le plagiat, le remix. De façon cruciale, ils ont réalisé que tout l’espace social et culturel était produit collectivement, alors comment peut-on agir comme si tout était déjà un bien commun, et le faire de façon critique et consciente ?

J. Jacques : En discutant sur ce qui est arrivé aux Situationnistes après 1972, vous mentionnez que Christine Albanel, alors Ministre de la Culture en France, avait déclaré « trésor national » [4] les archives de Debord et que la Bibliothèque Nationale était allée très loin pour se les procurer [5]. Les idées de Debord sont-elles devenues respectables ? Qu’en aurait-il pensé et que devrions-nous en penser ?

McK. Wark : Je pense que c’est super — en quelque sorte plus ce genre de choses est canonisé, mieux c’est. Il y a une dynamique particulière dans la culture intellectuelle française, mais qui est difficile à imaginer dans le contexte anglophone. Rappelons-nous que nous célébrons encore en dépit de son existence le poète Percy Bysshe Shelley, si l’on considère qu’il fut, essentiellement, un communiste primitif. Il existe des versions officielles de Shelley qui minimisent cela, donc il est toujours en attente d’être découvert. Si les idées d’un penseur sont institutionnalisées, alors il existe des collections, des rééditions et de nouvelles publications, tout est à la disposition des esprits critiques. D’autre part, il y a aussi beaucoup d’archives en ligne des productions de IS, avec des ressources formidables, il y a donc ces critères officiels et populaires. Comme le cinéaste situationniste René Viénet l’a déclaré : « Nos idées sont dans toutes les têtes » [6] — en particulier ceux qui explorent la menace constante de l’ennui et de la marchandisation. Les gens se rapportent à cela et continuent le travail vivant de la « théorie faible » en dehors de l’académie, et c’est aussi une bonne chose.

J. Jacques : C’est drôle que vous parliez de Shelley — je suis allée dans un collège de la sixième forme [7] à Horsham, où il est né. Je dis toujours que si l’Europe devenait communiste, Horsham serait la dernière place à tomber, mais il y a une fontaine assez radicale dédiée à Shelley dans le centre-ville, malgré le conservatisme idéologique et l’esthétique rigide de la ville. (Il y a aussi une discothèque qui porte un nom le concernant).

McK. Wark : C’est intéressant — Debord est allé dans le même lycée provincial [8] que Lautréamont, l’étrange poète qui fut une haute inspiration pour les Surréalistes et les Situationnistes et le découvreur du détournement. Parfois il y a les traces valables d’autres histoires jusque dans des endroits improbables. Un message dans une bouteille.

J. Jacques : The Spectacle of Disintegration (le Spectacle de la Désintégration) est particulièrement fort sur les conditions contemporaines du travail — la façon dont les smartphones signifient que nous n’avons jamais vraiment quitté le bureau, et aussi que les travailleurs se retrouvent dans des guerres d’usure avec leurs employeurs, où ils essaient de trouver des moyens de résister à la pression de se vouer à des tâches répétitives et vides de sens. Dans mes emplois les plus ternes, je n’ai jamais accepté d’attendre non seulement de faire un travail simplement étouffant, mais encore de montrer de l’enthousiasme pour cela, donc j’ai particulièrement aimé l’histoire d’Emmalee Bauer [9] renvoyée par ses employeurs quand ils découvrirent qu’elle rédigeait un journal intime sur les façons par lesquelles elle s’épargnait de faire un travail quelconque. Est-ce que l’ennui et l’indifférence des travailleurs seraient la plus grande menace pour le capitalisme tardif ?

McK. Wark : Oui, et je serais ravi de suivre cette pente comme le fait important qu’il y ait plus de temps de travail perdu par le biais des jours de maladie et de l’absentéisme au Royaume Uni, que par les grèves — je ne sais pas si c’est vrai, mais c’est certainement plausible. Il y a cette querelle Bartleby-esque [10] maintenant sur le lieu de travail et le travail, lequel ne ressemblerait plus à du travail organisé. C’est une sorte de travail désorganisé. Subtil et opaque. Nous nous ennuyons avec cette idée de travail et les bibelots dérisoires que son salaire achète. Les situationnistes furent avisés de voir ce qui venait, et notamment à décrire la politique de l’ennui dans notre monde sur-développé. Même si une révolution réussie ne put jamais passer en mai 1968, il y a le sentiment que la civilisation occidentale soit dépassée. Nous travaillons tous follement pour soutenir un mode de vie qui ne peut pas durer. Je pense que les gens le ressentent d’une façon résiduelle, même ils ne peuvent pas l’exprimer. Cette absence de langage était un problème en 1968, et l’est encore aujourd’hui. Les pratiques expérimentales sont nécessaires, à commencer par une critique de cette vie quotidienne et les allusions de recherche à d’autres.

J. Jacques : Pour moi, l’un des problèmes les plus importants de la gauche est qu’une grande partie de celle-ci offre toujours des solutions du XXe siècle aux problèmes du XXIe siècle. Il y a beaucoup d’analyses intelligentes, comme celle de Mark Fisher sur le réalisme du capitalisme, et je vois constamment des gens en colère, intelligents et bien connectés, à propos de nouvelles histoires individuelles ou des conditions politiques globales, mais rien de tout ça ne semble se fondre en un mouvement organisé crédible. Dans The spectacle of disintegration (le spectacle de la désintégration) vous avec exploré les « passerelles situationnistes dans le XXIe siècle » — avez-vous trouvé des réponses ou des stratégies de ces circonstances ?

McK. Wark : Je n’ai pas de solutions magiques. La politique n’est pas la culture consumériste avec ses promesses miracles. Une autre chose intéressante avec l’IS c’est qu’ils ont vanté les vertus de la patience : des moments surgissent quand des choses arrivent, quand le spectacle tarde à répondre aux circonstances du changement, donc soyons préparés. Tout le monde voit que nos modes de surproduction ne peuvent pas continuer beaucoup plus longtemps — le dérèglement climatique arrivera probablement au cours de notre génération ou dans la suivante. Donc nous jouons le long jeu d’essayer de garder certaines graines de l’idée qu’une autre vie arrive, et en plus en développant quelques espaces expérimentaux. En tant qu’auteur, c’est mon travail — garder ouvertes les ressources pour quand ces moments surgissent et les gens le demandent : Que diable faisons-nous d’autre maintenant ?

Juliet Jacques


Traduit en français d’après l’article original dans New Statesman et annoté par Aliette G. Certhoux.

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McKenzie Wark, The Beach beneath the Street
Cover designed by Kevin Pyle, Verso (2011)


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P.-S.

La collection de la revue de l’Internationale Situationniste accessible sur Ubuweb (scans .pdf).

Notes

[1] McKenzie Wark, The Spectacle of Disintegration - Situationist passages out of the XXth century, éd. Verso, (Londres, New York NY), première édition mars 2013 @ amazon.com.

[2] McKenzie Wark, The Beach Beneath the Street - The Everyday Life and Glorious Times of the Situationist International éd. Verso (Londres, New York N.Y.), juin 2011 @ amazon.com.

[3] New Statesman Blogs | Juliet Jacques, May 2013 :
The Spectacle of Disintegration An interview with McKenzie Wark
http://www.newstatesman.com/culture/2013/05/spectacle-disintegration.

[4] Pour mémoire (recopié in extenso et sans commentaire de notre part) : « Musée - Expos / Guy Debord à la Bibliothèque nationale de France. L’exposition « Guy Debord, un art de la guerre » ouvre ses portes à la Bibliothèque nationale de France à Paris, site François Mitterrand, à partir du 27 mars. Elle présente les archives de ce fondateur des mouvements d’avant-garde : l’Internationale lettriste (1952-1957), et l’Internationale situationniste (1957-1972). Un Trésor national. La Bibliothèque nationale de France expose les archives de Guy Debord, du 27 mars au 13 juillet 2013. Classées Trésor national en 2009, ces archives sont entrées dans les collections du département des manuscrits de la BnF en 2011. L’exposition présente une sélection de 600 fiches de lecture rédigées par Guy Debord, et 400 documents, tels que des manuscrits, photographies, affiches, oeuvres et extraits sonores. Penseur révolutionnaire, poète, artiste, directeur de revue et cinéaste, Guy Debord (1931-1994) a forgé, à travers ses oeuvres, une critique sans concession de la société moderne. Initiateur des mouvements Internationale lettriste et Internationale situationniste, il dénonce les faux-semblants de notre société et du capitalisme dans son livre La société du spectacle (1967). L’exposition met en avant, outre l’ensemble inédit des fiches de lecture de Guy Debord : des photographies d’Ed van der Elsken, une galerie de portraits de 40 situationnistes, des extraits audiovisuels issus des collections de l’Institut national de l’audiovisuel (INA), les découpes de magazine préparées par Guy Debord constituant une vaste fresque du consumérisme des années 70, ainsi qu’une oeuvre moins connue de ce penseur : le Jeu de la guerre. Guy Debord, un art de la guerre Du 27 mars au 13 juillet 2013 A la Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand, quai François Mauriac, Paris 13e ».

[5] NdCS : Il s’agit du fonds personnel de Debord, pas du fonds situationniste ni des situationnistes dont les archives originales, parmi lesquelles particulièrement les archives originales de la revue, ont été déposées par leurs responsables à l’Institut International d’Histoire Sociale d’Amsterdam (où sont également archivés des manuscrits de Marx). La revue fut d’abord imprimée en Belgique et pour finir, — après une édition pirate de la collection intégrale à la couverture dorée réalisée à l’université de Vincennes à la fin de 1968, — éditée aux Pays-Bas en l’état de la première re-édition intégrale officielle, à la couverture d’argent, par Van Gennep — toujours actif aujourd’hui. La plupart des autres documents dont le fonds de l’urbanisme unitaire et d’autres œuvres se trouvent dans d’autres musées d’Amsterdam, où l’IS connut plusieurs événements publics en son temps, à la même époque qu’une émergence sociale anarchiste anti-impérialiste et plutôt pacifiste, mais constituée en auto-défense, passant à l’acte de l’autogestion bien réelle jusqu’à 1967, avec des programmes de partage sociaux d’objets utilitaires et urbains, et qui fut également exemplaire pour le mouvement français de 1968, et inspira le mode de vie détendu et libre des communes jusqu’au début des années 1970, en France : l’avant-garde Provo.
(Voir un index général des archives et des lieux d’archivage de l’IS — suivre le lien)

[6] NdCS : « Nos idées sont dans toutes les têtes — c’est bien connu — et n’importe quel groupe sans lien avec nous, quelques individus qui se réunissent pour cette occasion, peuvent improviser, améliorer les formules expérimentées ailleurs par d’autres. (...) » : René Viénet, Les situationnistes et les nouvelles formes d’action contre la politique et l’art, 2. À la promotion de la guerilla dans les mass-media ; Deux guerres locales, IS n°11 (octobre 1967).

[7] NdCS : Collèges de haut niveau pour les élèves âgés de 16 à 19 ans où l’on prépare par exemple à des baccalauréats internationaux.

[8] NdCS : Lycée situé à Pau aujourd’hui nommé Lycée Louis-Barthou où Guy Debord étudia, au début des années 1940 ; ce fut le second établissement français fréquenté par Isidore Ducasse (alias Comte de Lautréamont signé sur Les chants de Maldoror), entre août 1862 et octobre 1863, il s’y serait comporté en « terne » lycéen, alors que dans le premier établissement où il avait été scolarisé en 1859, le Lycée impérial, à Tarbes, il avait été considéré comme un élève doué et avait obtenu un accessit en latin, alors qu’il était jeune pour le niveau de sa classe de 6e.

[9] NdCS : une histoire d’insoumission particulièrement critique que l’on rappelle ici, comme l’ouvrage cité de McKenzie Wark n’est pas encore traduit en français. En 2009, Emmalee Bauer, coordinatrice des ventes pour la compagnie des hôtels Sheraton à Des Moines, dans le Iowa, fut renvoyée de son emploi non seulement parce que pendant ses heures de travail elle écrivait son journal intime manuscrit — dans lequel elle décrivait comment elle s’échappait de ses tâches, — mais encore, ayant été repérée, d’avoir poursuivi de le faire sur son ordinateur professionnel. Enfin, il lui fut dénié à titre strictement moral (en guise de punition), par le juge auprès duquel elle avait fait un recours, d’obtenir son indemnité légale de chômage.

[10] Référence à la confusion du mode de vie du greffier, principal personnage de la nouvelle éponyme de Herman Melville Bartleby, the Scrivener - A Story of Wall Street (Bartleby, le greffier — Une histoire de Wall Street).

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