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#AaronSwartz EPILOGUE
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jeudi 28 février 2013, par David Christoffel

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AARON SWARTZ Carnet de janvier-février_Notebooks of January-February : Sommaire / Contents.


[ vers l’article - to the main article ]

Raw Thought
by Aaron Swartz

[ FR - EN ]

Cherish mistakes

This post is part six of the series Raw Nerve.

This is a tale of two nonprofits.

At one, they hate making mistakes. How else could it be ? “We’re not ever going to enjoy screwing up,” they told me. But this attitude has a lot of consequences. Everything they do has to go through several layers of approval to make sure it’s not a mistake. And when someone does screw up, they try to hide it.

It’s only natural — you know you’re going to get in trouble for screwing up, so you try to fix it before anyone notices. And if you can’t do, then your boss or your boss’s boss tries. And if no one in the organization can fix it, and it goes all the way to the executive director, then he tries to figure out a way to keep it from the press or spin it appropriately, so the world never finds out they made a mistake.

At the other nonprofit, they have a very different attitude. You notice it the first time you visit their website. Right in their navigation bar, at the top of every page, is a link labeled “Mistakes.” Click it and you’ll find a list of all the things they screwed up, starting with the most horribly embarrassing one (they once promoted their group under false names).

And it goes on to discuss mistakes big and small, core and peripheral. They previously used flaky phones that would cut out during a call, annoying people. They were insufficiently skeptical in some of the most important claims they made. At times, their admissions have the tone of a chastised teenager forced to write an apology, but together they provide a remarkable record of all the mistakes, both crucial and mundane, you might reasonably make when starting something new.
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September 17, 2012 


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Pour partager, il faut partitionner. Toutes les activités d’Aaron n’étaient pas à égalité de gratuité. Il y avait une partition : certaines plus fabuleuses que d’autres. Mais là où il y a hétérogénéité, il n’y a pas d’expiation possible. C’est parce que son cumul était plus libre que rationnel qu’il devait payer et qu’il ne pouvait pas. À force de ne pas confondre. Au contraire, on en connaît tous qui font bien la distinction : qui vont au travail, qui font du code en cours du soir et du hacking en loisir créatif. Mais comme il savait que la partition horaire parfaite est condamnée, il fallait qu’il confonde beaucoup mieux les plans. Ce qui n’a donc rien à voir avec ceux qui ont beau dire ce qu’ils veulent et qui, par conséquent, font des sorties rationnelles (spectacles, tourisme chamanique, poèmes pour dînette et autres reliquats de success story mimétisants grands destins avec calculs vibratiles sur les tourments des transparences cumulables pas complètement…). D’où l’équation inédite : les cerveaux mis en réseau sont en dépendances et de plus en plus déficitaires et polyvalents pour expier quoique ce soit. Alors qu’Aaron pouvait encore espérer. S’il fallait, 100 ans après 1913 (c’est-à-dire l’invention des mots croisés, en même temps que les rayons X, le compteur Geyser et Le Sacre du Printemps), thématiser le Big Data comme une agitation de l’humanité : en est-on à trancher le destin mondial au moment où l’état de la connaissance doit accuser un degré d’accumulation qui rend irréversible le simultanéisme, la fin de la synesthésie (ou artificielle…). La mort d’Aaron Swartz force la rhétorique de la crise d’imaginaire social à disploter son épopée. Le sentiment de quelque chose qui commence, qu’en plus de la beauté nouvelle de la péremption des émotions back up, on pourrait perdre les données les plus précieuses et, bien plus gravement, la capacité de saisir les outils pour acquérir les données nécessaires. Désormais, sont nécessaires toutes les données qui nous auront été cachées... Dans la mesure où les moins importantes ne seront significatives à la seule condition d’être manipulable par paquets petits et grands. = Un maximum d’hétérogénéité pour un minimum de jeu, quand on tape « pile » ou « casse ». → D’où les requalifications : un moteur de recherche, c’est une machine à déplier des polysémies dans la requête. Maintenant, une recherche, ça fait même question de traversée bouleversante des données. Là-dessus, les enjeux outillés par Aaron l’étaient au stade infra-bêta : ne pas prolonger l’attente, sortir du XXè siècle, passer d’une information à l’autre, apprendre des comptes rendus de police et arriver à se réjouir d’apprendre des informations de la faute du passe-passe. Si la collusion d’événements anecdotiques impalpables a de quoi déconcerter jusqu’à tout dire de la part que l’invention du RSS peut prendre à l’accélération du Big Data, comme un impératif dans l’air de valoriser une vision renouvelée du temps, le RSS : l’info qui vient, n’est plus question d’inquiétude ou d’échelle individuelle, qui veut bien vouloir que la suite soit inattendue avec tout ce qu’on sait déjà ? Le flux est tel, n’est plus affaire de chercher perle parmi les débiteurs. D’autant que la variabilité interindividuelle n’est plus ce qu’elle était. Et ce qui est particulièrement notable dans les domaines où on faisait en sorte qu’elle soit très importante sous des aspects variés et intéressants (cf. le mimétisme pour comble du bonheur bobo). Le présent y trouvant son intensité nouvelle, on ne saura pas mieux à quoi rêvent les jeunes gens que la description est d’office saturée par le programme. Il n’y avait pas en soi de quoi y arriver. Mais il faisait au mieux comme personne.

David Cristoffel


* Si le tweet qui apparaît dans la fenêtre d’envoi est trop long, (le nombre de signes en excès apparaissant dessous, précédé de : "-") le raccourcir avant de l’envoyer, en prenant soin de ne pas supprimer le lien même de l’article.


P.-S.

[ EN - FR ]

« Pensée Brute
par Aaron Swartz

Chérissez les erreurs

Cet envoi est la partie six de la série Nerf Brut

Ceci est un conte sur deux organismes à but non lucratif.

À l’un, ils détestent faire des erreurs. Comment pourrait-il en être autrement ? « Jamais nous n’allons prendre plaisir à rater, » m’ont-ils dit. Mais cette attitude a beaucoup de conséquences. Tout ce qu’ils font doit passer par plusieurs stades d’approbation pour assurer qu’il n’y ait pas de faute. Et lorsqu’il y en a un qui rate vraiment, ils essayent de le cacher.

C’est tout naturel — vous savez que vous allez avoir des ennuis d’avoir raté, donc vous essayez de réparer ça avant que quelqu’un ne le découvre. Et si vous ne pouvez pas, alors votre patron ou le patron de votre patron essaient. Et si personne dans l’organisation ne peut le faire, et ça va jusqu’au directeur exécutif, alors il essaye de trouver un moyen de le garder de la Presse, ou de le présenter de façon appropriée, afin que le monde ne découvre jamais l’erreur.

À l’autre organisme non lucratif, ils ont une attitude très différente. On le remarque dès la première fois qu’on visite leur site Web. Directement dans leur barre de navigation, au sommet de chaque page, se trouve le lien étiqueté " Erreurs". Cliquez et vous trouverez une liste de toutes les choses qui ont été ratées, qui commence par la plus horriblement embarrassante (la fois où ils ont fait la promotion de leur groupe avec des noms incorrects).

Et ça continue à discuter sur les erreurs grandes et petites, principales et périphériques. Avant ils avaient utilisé des téléphones excentriques pour couper les gens ennuyeux pendant les appels. Ils n’étaient assez sceptiques dans les quelques réclamations les plus importantes qu’ils avaient faites. À certains moments, leurs dépôts ont le ton d’un adolescent châtié forcé de s’excuser, mais tout ça ensemble fournit un rapport remarquable de toutes les erreurs, tant cruciales que banales, que l’on pourrait raisonnablement faire pour commencer quelque chose de nouveau.
[ ... ]

Le 17 septembre 2012  »


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Récapitulatif des derniers liens parus au 28 février :

- Peter Ludlow, Aaron Swartz Was Right (The Chronicle Review, The Chronicle of Higher Education ; February 26, 2013).

- Karen McVeigh, Aaron Swartz’s partner accuses US of delaying investigation into prosecution, (Taren Stinebrickner-Kauffman says she’s been told an out-of-date manifesto was a key element in the case against him). (News, Technology, Hacking, Guardian ; March 1, 2013).

- Marjorie Cohn, The Uncommon Courage of Bradley Manning, (The Blog, Huffington Post ; March 1, 2013).

Mise à jour le 4 mars :

- Aaron swartz : Martyr or Meme, un article intéressant dans le blog de Jonah Lowenfeld sur JewishJournal.com, car il pose une question théorique sur le statut symbolique, ou médiatique, de Aaron Swartz posthume, (à propos du dossier de Larissa MacFarquhar paru dans les Chroniques américaines du New Yorker le 3 mars, suite aux révélations du témoignage de Quinn Norton envoyé la nuit précédente dans The Atlantic). Sensibilité critique sur la médiatisation de Swartz qui par certains aspects pourrait renvoyer au scepticisme exprimé dans le présent épilogue de David Christoffel. D’autre part l’article de Lowenfeld introduit en conclusion une comparaison possible entre Swartz et Cobain.



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